publié le 9 juillet 2010
Sous l’impulsion de la Commission européenne, l’ouverture à la concurrence de l’aide au reclassement des cadres chômeurs, vient de mettre fin au monopole de l’APEC. Est-ce pour les cadres une bonne, ou une mauvaise nouvelle ?
C’est en tout cas un tournant pour l’association, en plus d’être une contrainte : l’interdiction d’utiliser les 92 millions d’euros de cotisations obligatoires qu’elle perçoit chaque année. Marie-Françoise Leflon, secrétaire nationale CFE-CGC en charge de l’emploi, revendique le rôle pivot de l’APEC dans la vie des cadres. Sur le site de la confédération, elle souligne que la CFE-CGC se mobilisera pour son avenir.
C&A : Cette fin du monopole de l’APEC, est-ce la fin d’une histoire ?
Marie-Françoise Leflon : NON ! La CFE-CGC, ne laissera pas l’APEC mourir. Il ne faut pas aller trop vite en besogne ! Certes, l’APEC vit une période difficile, les conseils d’administrations sont très chamboulés parce que le positionnement futur de l’association est remis en cause, notamment par la commission européenne.
L’effet médiatique, c’est la cession du journal Courrier cadres. Ce n’est qu’un élément révélateur de la problématique actuelle de l’APEC.
Mais on ne peut pas tout gommer comme ça, d’un seul coup. L’APEC, ce sont 700.000 cadres concernés, et 45.000 entreprises qui cotisent. Ce sont aussi 900 salariés. L’APEC, c’est une histoire, une culture, un organisme dont la CFE-CGC est à l’origine. Elle existe depuis 1966 et s’est créée un vrai savoir-faire : une offre pour les entreprises et pour les salariés.
C&A : L’APEC peut-elle, comme le disent certains, devenir la petite soeur de Pôle emploi ?
Marie-Françoise Leflon : Pôle emploi étant en pleine mutation, je ne suis pas persuadée que ce soit le moment idéal pour absorber un réel savoir-faire sur les cadres. Car l’APEC c’est la capacité d’accompagner un cadre à différents moments de sa vie professionnelle.
Les étudiants la connaissent, c’est une des premières ressources lors de la recherche du premier emploi. Les salariés la connaissent, car l’APEC intervient au niveau de la mobilité, d’une reconversion, et aussi au niveau des périodes de rupture… ce qui devrait malheureusement se développer dans le contexte économique actuel.
L’APEC possède une vraie expertise des services à destination des cadres, sur des problématiques qu’ils connaissent bien. Il faut sauvegarder ce savoir-faire On ne peut pas laisser dire que c’est la mort de l’APEC.
Au coeur de la démarche de la CFE-CGC : Il faut travailler pour faire exister et vivre le plus longtemps une entreprise qui sait travailler sur la sécurisation des parcours professionnels.
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