À l’occasion du congrès et de sa réélection à la Présidence, Michel de La Force a présenté le rapport moral suivant aux congressistes.
Chers amis,
Soyez les bienvenus dans ce lieu où nous nous réunissons pour engager une phase nouvelle du développement de notre Fédération.
Je vous propose de résumer cette étape sous l’appellation de “Cap 2017”, puisque fin 2016, une nouvelle mesure de la représentativité des forces syndicales sera réalisée.
Il s’agit donc pour nous tous de poursuivre l’effort que nous avons entrepris.
C’est dans cet état d’esprit que j’ai décidé de me présenter à vos suffrages : poursuivre et confirmer. Existe toujours, naturellement, ce petit moment d’incertitude où l’on pèse le pour et le contre. Persister ?… Passer le relais ? Pour être franc, la première option l’a en l’occurrence assez vite emporté. Le travail que nous avons conduit depuis deux mandats porte des fruits prometteurs. L’envie de le confirmer, d’accompagner ce mouvement qui me parait positif, en continuant d’améliorer ce qui peut ou doit l’être, tout cela a fini par constituer une motivation en soi. Et l’équipe fédérale m’a aussi encouragé en ce sens.
Il me faut, c’est l’exercice qui le demande, dresser un bilan des trois dernières années.
Sans forfanterie, nous avons durant ce mandat multiplié les succès électoraux : renforcé notre implantation, gagné des scrutins où nous étions jusqu’alors absents. Nos finances sont saines, comme le décrira tout à l’heure notre rapport financier, et nous pourrions faire face à tout imprévu découlant d’une baisse de moyens temporaire.
Nombreux accords de branches signés
Enfin, – et je dirai, surtout –, nous avons sur le terrain de la négociation collective, su faire progresser notre approche, dans des accords de branche porteurs de réels progrès :
• Accord du 27 octobre 2014 relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
• Avenant du 1er avril 2014 “forfait jours” de révision de l’article 4 du chapitre 2 de l’accord sur la durée du travail de 1999. avec “le droit à la déconnexion”.
• Accord national du 16 octobre 2013 sur l’accompagnement des entreprises et le développement de l’employabilité de leurs salariés dans un contexte de difficultés économiques (Chômage partiel).
• Accord national du 19 février 2013 relatif à la santé au travail et aux risques psychosociaux. Etendu (avec 3 réserves).
• Accord national du 10 octobre 2012 portant création de deux commissions paritaires régionales de l’emploi et de la Formation (CPRE FP).
• Accord national du 21 décembre 2011 relatif au recours au chômage partiel par les entreprises de la Branche. Pas d’extension par le Ministère du travail suite opposition de 3 syndicats.
Pugnaces, dynamiques, experts
Les discussions avec nos interlocuteurs employeurs sont parfois tendues, c’est le jeu ; mais à la différence des négociations interprofessionnelles nationales, où l’on a ces derniers mois abouti à de nombreuses impasses, nous avons su conclure des accords, donc faire progresser les intérêts des salariés. Nos employeurs ont parfois su jouer la même partition : un bon accord étant toujours celui qui au bout du compte, satisfait les deux parties, nous y sommes parfois parvenus. Ce, sans jamais renier nos fondamentaux. L’esprit de progrès est donc présent dans nos métiers, même si on peut et doit toujours faire “mieux”. Et si possible, “plus”.
Pour continuer dans cet état d’esprit, nous avons de bons atouts qui muscleront notre jeu. Nous avons du dynamisme, qu’incarne la présence de nouveaux membres dans notre équipe de la FIECI. Ils nous apportent leur jeunesse, leur énergie et leur envie. Nous avons l’expérience, et nous l’enrichissons, avec des représentants que je qualifie clairement “d’experts”, qui sont en veille constante, pour améliorer leurs compétences.
À l’inverse de bien des entreprises, nous parvenons ainsi à faire travailler ensemble les générations, et je crois que nous en tirons un réel profit.
Quelles sont à partir de là nos marges de progression ?
Nous conserverons les mêmes ingrédients :
• nous nous formons ;
• nous informons ;
• et nous transformons.
Nous faisons évoluer nos outils de communication en direction des adhérents. Nous sommes plus près d’eux, via les réseaux sociaux. Nous apportons des éléments techniques, mais aussi du sens et des principes d’action, pour que nos militants soient mieux armés. Là où nous pouvons sans doute progresser encore, c’est dans notre capacité à transmettre notre envie, nos convictions, à nos collègues. L’image d’un syndicalisme moderne, compétent, et cohérent, peut et doit convaincre d’avantage. Au reste, pour ce qui est de nos effectifs, nous ne nous fixons aucune limite. Chaque adhésion porte en elle un progrès. Pour le dire autrement, la prochaine mandature s’organisera autour d’une détermination simple et claire : consolider notre place dans le paysage de la négociation.
Contre les discriminations, pour la transparence
Au cours des trois dernières années, la FIECI a mis fortement l’accent sur l’égalité entre F & H. Nous allons continuer de creuser ce sillon.
Non par démagogie féministe, pour qui se le demanderait, mais parce que cela doit devenir un principe structurant toute la pensée syndicale. Pour le dire simplement, quand l’égalité progresse, elle ne profite pas qu’aux femmes. Loin de nuire aux hommes, elle fait évoluer les relations professionnelles dans une dynamique gagnant / gagnant. Il n’y a là aucune langue de bois, mais une vision lucide de l’avenir des relations sociales au travail. Plus largement, tout ce qui concerne les responsabilités sociétales de l’entreprise nous interpelle, dès lors que les conséquences peuvent être favorables pour les relations de travail, la qualité des conditions de travail, la prévention des risques, du stress, et du burn-out. Nous voulons également affirmer notre vigilance face aux discriminations, quelle que soit leur nature. Soyons précis : il n’en est pas de plus tolérables que d’autres ; et à l’inverse, il n’en est pas d’emblématique qui mériterait qu’on ne s’attaque qu’à elles.
Il faut sur cette question être guidé par un esprit résolument républicain : la loi recense 18 causes possibles de discriminations. Soyons également attentif à toutes. Et il y a du travail à faire sur ce point, y compris dans nos propres mentalités !
Je souhaite pour clore cette intervention, vous confirmer que ces trois dernières années notre parole collective a été consolidée. Cela se vérifie dans nos relations avec les autres Fédérations ressortissant de la Confédération et cette dernière. Cela se vérifie aussi dans nos relations avec nos interlocuteurs patronaux. Et cela se vérifie aussi auprès des services de l’État.
Notre transparence financière n’est pas le moindre témoin de nos efforts, comme va le démontrer notre rapporteur financier. Je vous remercie de votre soutien, et m’engage vis-à-vis de vous, au nom de toute l’équipe qui m’accompagne, à défendre au mieux nos principes et nos intérêts. Nous n’aspirons pas au repos !