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Après les législatives, Emmanuel Macron tente le dialogue et convie les forces politiques de l’Assemblée

Le président de la République a convié à l’Elysée, mardi et mercredi, les représentants des forces politiques présentes dans la nouvelle Assemblée. Parmi les premiers responsables figurent Christian Jacob, Olivier Faure, Fabien Roussel et Julien Bayou.

Le Monde avec AFP

Publié le 20 juin 2022 à 23h00

Temps de Lecture 3 min.

Le président Emmanuel Macron et la première ministre, Elisabeth Borne,  au mémorial du Mont-Valérien à Suresnes, le 18 juin 2022.

Emmanuel Macron va tenter de reprendre la main. Le président de la République a convié successivement à l’Elysée, mardi et mercredi 22 juin, les représentants des forces politiques présentes dans la nouvelle Assemblée, où l’absence de majorité absolue menace de rendre le pays ingouvernable.

Resté silencieux depuis l’annonce des résultats des législatives, le chef de l’Etat a proposé de « dialoguer et [d’]échanger pour l’intérêt supérieur de la nation » avec ces responsables politiques, afin de « bâtir des solutions au service des Français », selon son entourage.

Parmi les premiers responsables à avoir accepté de se rendre successivement à l’Elysée, figurent Christian Jacob (Les Républicains, LR), Olivier Faure (Parti socialiste), François Bayrou (MoDem), Stanislas Guerini (La République en marche), Marine Le Pen (Rassemblement national, RN) et Fabien Roussel (Parti communiste français, PCF) .

Présenté comme le grand perdant du scrutin, Emmanuel Macron doit rapidement en tirer les leçons, avant d’être happé dans un tunnel d’obligations internationales – Conseil européen, G7, sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) – à partir de jeudi. Il a discuté, lundi, de la stratégie à adopter au cours d’un déjeuner avec la première ministre, Elisabeth Borne, et les ténors d’Ensemble !, Edouard Philippe et François Bayrou.

Un remaniement inévitable

Le conseil des ministres prévu, mardi, a été repoussé, de même que le lancement, mercredi, du Conseil national de la refondation, outil de la « nouvelle méthode » de concertation prôné par le président.

Un remaniement est inévitable pour remplacer les trois ministres battues dimanche : Amélie de Montchalin à la transition écologique, Brigitte Bourguignon à la santé et Justine Benin à la mer.

Deux mois seulement après sa réélection, le chef de l’Etat est déjà au pied du mur : doit-il garder Elisabeth Borne après quelques semaines à Matignon ? Et comment peut-il réorienter politiquement le gouvernement pour tenter d’atteindre une majorité absolue à l’Assemblée ?

« Ma hantise, c’est que le pays soit bloqué », a reconnu la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire. « Il va falloir de l’imagination, de l’audace, de l’ouverture », a-t-elle estimé, réitérant l’idée d’une main tendue à destination de « tous ceux qui veulent faire avancer le pays ».

Mais cet appel à « une majorité d’action », lancé, dès dimanche soir, par Elisabeth Borne, a été fermement rejeté par les oppositions, à l’exception de quelques élus de droite ou de centre gauche. Lundi, le président par intérim du RN, Jordan Bardella, a estimé que Mme Borne devait « rendre son tablier ».

Avec 246 députés, les macronistes d’Ensemble ! sont loin de la majorité absolue, fixée à 289 sièges sur 577. Ils devancent la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), qui aura au moins 142 représentants dans l’hémicycle. Viennent ensuite le RN, qui réalise une percée historique (89 sièges), puis LR (64 sièges), avec un taux d’abstention de 53,79 %.

« Motion de censure » et « blocage des réformes »

Pour le LR Christian Jacob, « pas question de pacte, de coalition ou d’accord de quelque nature » avec les macronistes. Mais Catherine Vautrin, la présidente ex-LR du Grand Reims et un temps pressentie pour Matignon, a appelé la droite, dans un entretien à Libération, à prendre ses « responsabilités » autour d’un accord programmatique et de gouvernement avec le camp Macron.

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Après un quinquennat où le chef d’Etat a « piétiné le Parlement comme jamais, (…) il a maintenant un Parlement qui ne sera pas composé que de Playmobil », a averti Mathilde Panot, élue de la coalition de gauche Nupes, qui a déjà réclamé la démission de Mme Borne et annoncé « une motion de censure » contre son gouvernement.

Même intransigeance au RN. Marine Le Pen a prévenu qu’elle va « mettre en œuvre le blocage de toutes les réformes (…) nocives, au premier rang desquelles la retraite à 65 ans ».

En attendant, la coalition de gauche va devoir s’organiser à l’Assemblée. Mais les premières fractures sont apparues, lundi, avec le refus du Parti socialiste, de EELV et du PCF de la proposition de Jean-Luc Mélenchon de former un groupe unique.

« La gauche est plurielle. (…) Vouloir supprimer cette diversité est une erreur, et je m’y oppose », a déclaré la députée socialiste Valérie Rabault.

Un peu plus tôt, Jean-Luc Mélenchon avait exprimé sa crainte que le statut de première opposition à Emmanuel Macron ne soit remis en cause par un éparpillement des forces, ce qui permettrait au RN de prendre la place.

Estimant que le parti d’extrême droite était le deuxième le plus puissant, Marine Le Pen a réclamé que la présidence de la commission des finances de l’Assemblée, aux pouvoirs étendus, revienne à l’un de ses députés.

Quelques heures après avoir été élus, les premiers députés ont fait, lundi, leur entrée à l’Assemblée. Avec émotion pour les nouveaux. « Je suis très touché », a reconnu Charles Rodwell, 25 ans, député des Yvelines. Tous s’attendent à des séances agitées. « Comptez sur nous pour être offensifs », a prévenu l’« insoumise » Clémentine Autain.

Le Monde avec AFP

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