Avec 70 milliards d'euros de dividendes, le CAC 40 bat son record de 2007

Avec 70 euros de dividendes, le CAC 40 bat son record de 2007 ©Getty - Javier Ghersi
Avec 70 euros de dividendes, le CAC 40 bat son record de 2007 ©Getty - Javier Ghersi
Avec 70 euros de dividendes, le CAC 40 bat son record de 2007 ©Getty - Javier Ghersi
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L’an dernier, les entreprises du CAC 40 ont versé des dividendes records. Du jamais vu depuis 2007. Bonne ou mauvaise nouvelle ?

En tout cas, c’est la preuve que le CAC 40 va bien. En finance, il y a un manuel très célèbre, un classique, on l’appelle le Vernimmen, du nom de son auteur, Pierre Vernimmen. Ce dernier est mort en 1996, mais deux profs continuent à l’actualiser et publient, en plus, une lettre mensuelle, repérée par le site d’actualités économique La Tribune

Ce sont eux qui ont calculé que les entreprises du CAC 40 avaient versé 70 milliards d’euros à leurs actionnaires l’an dernier, sous forme de dividendes ou de rachats d’actions. C’est 93% de plus que l’année précédente. Les champions sont L’Oréal, TotalEnergies et Sanofi.

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En 2020, Bercy et la Banque centrale européenne avaient demandé aux entreprises et aux banques de ne pas verser de dividendes ou de les réduire pour faire des réserves. Tout ça c’est fini, l’an dernier, elles ont distribué pratiquement 100% de leur bénéfice. Et 15% de plus qu’en 2019, avant Covid

Les actionnaires se frottent les mains, mais pour les salariés, les fournisseurs, les clients, le reste de la société, qu’est ce que ça veut dire ? 

Les actionnaires sont nombreux. Si vous avez de l’épargne en assurance-vie ou en sicav, il y a de fortes chances que vous profitiez de ces dividendes. Si vous êtes salarié d’une entreprise du CAC 40 vous en profitez aussi, puisqu’il y a de grandes chances que vous en soyez actionnaire. 

Mais le risque, c’est que le monde se divise en deux, les salariés actionnaires des grands groupes cotés qui télétravaillent et touchent des dividendes, et les autres, notamment ceux de PME sous-traitantes dans l’entretien, le transport, la restauration collective, qui ont beaucoup moins d’avantages et risquent, en plus, d’être moins bien traités dans les négociations salariales annuelles. 

Ce n’est pas très juste tout ça…

Oui. Cela pose la question du partage de la valeur ajoutée. Comment peut-on faire pour qu’elle soit un peu plus également répartie dans la société ? Que tout le monde en profite alors que les dividendes devraient encore augmenter de 9% cette année, selon les experts d’Allianz.

Et puis quand on a des niveaux de distribution aussi élevés, on peut aussi se demander si les entreprises - comme Total, Sanofi ou Stellantis, par exemple-  investissent suffisamment, si elles font assez de recherche et développement [et si elles ont besoin des fonds de l’Etat, de France 2030, pour développer  hydrogène, batterie ou médicaments…]

Mais il y a tout de même un point sur lequel on peut se rassurer: derrière ces dividendes il y a de bons résultats et ça fait beaucoup de rentrées fiscales. L’impôt sur les sociétés de LVMH, première société à publier ses comptes 2021,passe de 2 milliards et demi d’euros à 4 milliards et demi. 

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