François Hommeril contre la réforme des retraites : "Les choses sont posées de façon très idéologique"

François Hommeril, président confédéral de la CFE-CGC, dans le studio du 5/7 de France Inter ©Radio France
François Hommeril, président confédéral de la CFE-CGC, dans le studio du 5/7 de France Inter ©Radio France
vidéo
François Hommeril, président confédéral de la CFE-CGC, dans le studio du 5/7 de France Inter ©Radio France
Publicité

Réforme des retraites : François Hommeril président confédéral de la CFE-CGC, syndicat de l’encadrement est l'invité de 6h20. Il appelle à manifester contre le projet du gouvernement.

Avec

La CFE-CGC, syndicat des cadres, n'est pas un grand habitué des grèves : pourtant, elle appelle à battre le pavé ce jeudi contre le projet de réforme des retraites du gouvernement Borne. "D'une certaine façon, l'heure est grave", reconnaît François Hommeril. "C'est toujours grave d'être dans un conflit, c'est douloureux. C'est difficile pour les gens de de mobiliser, d'aller à la grève parce que c'est coûteux. Il y a un constat d'échec dans la communication qu'on a avec le gouvernement, sur nos lignes rouges... On essaie toujours de nourrir le dialogue, et quand on s'aperçoit que finalement, ce n'est pas possible parce que les choses sont posées de façon très idéologiques, c'est difficile."

"J'ai beaucoup voyagé depuis septembre, je suis sur le terrain, je discute" avec les cadres, explique François Hommeril. "Et ce sujet-là [la réforme des retraites] mobilise beaucoup. les gens. Après, chacun se mobilisera selon ses propres usages, ses propres coutumes... Mais ce qui est certain, c'est que les gens se sentent très concernés et très engagés dans ce mouvement partout en France. Toutes les remontées que j'ai indiquent que la CFE-CGC sera présente dans les cortèges à un niveau relativement rare."

Publicité

"On s'est habitués à l'idée que ce serait normal de vivre moins bien que nos parents"

Pour lui, "c'est déjà un grand succès sur le plan pédagogique". "Cette adhésion de l'ensemble de la population à notre intersyndicale, le fait que nous soyons ensemble, la totalité des organisations, contre cette réforme, que nous ayons réussi à communiquer quatre fois ensemble et assez rapidement... Tout ça, c'est déjà un succès."

François Hommeril craint-il un effet de résignation, espéré par le gouvernement ? "Il n'y a pas que moi, tout le monde craint la résignation... C'est un peu le problème de notre société aujourd'hui : elle ne nous satisfait pas, cette société du travail. On voit bien que quelque chose ne va pas : on nous parle de progrès, de PIB, depuis des années, et finalement on s'est un peu habitué à l'idée que d'une génération à l'autre, ce serait un peu normal de vivre moins bien que nos parents. Et moi, je lutte contre ça, ça ne me paraît pas normal."

pixel