Il l’a appelée « indemnité inflation », ou encore « indemnité classe moyenne ». Sur le plateau du JT de TF1, jeudi 21 octobre, Jean Castex a dévoilé le versement d’une prime à quelque 38 millions de Français confrontés notamment à la hausse des prix de l’énergie et des carburants.
Voici comment s’articule cette prime d’exception, « une décision qui se veut la plus juste, la plus efficace » par rapport à la situation, a justifié le premier ministre.
Qu’est-ce que « l’indemnité classe moyenne » ?
C’est une prime unique, automatique et individuelle de 100 euros. Elle sera donc versée une seule fois et sans qu’aucune démarche ne soit nécessaire de la part du bénéficiaire. Les Français « n’auront rien à faire, ce sera automatique », a expliqué M. Castex. « On va passer par différents circuits. On détaillera tout ça les jours à venir », a-t-il assuré.
Qui est concerné ?
La prime est accordée à chaque Français qui gagne moins de 2 000 euros net par mois, qu’ils aient une voiture ou non. Etant individualisée, cette « indemnité inflation » ne sera pas calculée sur le foyer fiscal.
Elle vise « les gens qui travaillent », mais aussi « les retraités, les chômeurs, les indépendants, les artisans, les agriculteurs », a décrit le premier ministre. Seront également concernés les apprentis, les étudiants boursiers et les étudiants fiscalement autonomes touchant moins de 2 000 euros, a fait savoir Matignon dans la soirée après d’ultimes arbitrages.
Quand sera-t-elle versée ?
La prime sera versée dès la fin de décembre par les employeurs aux salariés du privé, et entre janvier et février pour les autres catégories.
M. Castex a précisé que les salariés de la fonction publique recevraient cette indemnité en janvier 2022 « pour des questions de tuyauterie », avant d’enchaîner : « Ce sera en janvier et peut-être un petit peu plus tard pour d’autres encore, je pense en particulier aux retraités. On va faire le maximum pour que ça arrive vite. »
Pourquoi une telle prime ?
L’indemnité annoncée veut répondre aux inquiétudes sur la flambée des prix de l’énergie, des carburants, et globalement sur le pouvoir d’achat. Les prix à la pompe ont encore augmenté de 2 centimes d’euro la semaine dernière, atteignant des niveaux historiquement hauts à 1,56 euro le litre pour le gazole en moyenne, et 1,62 euro pour l’essence sans plomb.
Le gouvernement a préféré l’option d’une prime individualisée plutôt qu’un chèque aux automobilistes, – une « usine à gaz », selon M. Castex –, ou une baisse de taxes qui coûterait « très cher ». D’après Bercy, une baisse de 1 centime d’euro des taxes sur les carburants représente un demi-milliard d’euros de manque à gagner pour l’Etat. Désavantage supplémentaire, elle ne permettait pas de poser une condition de ressources.
« Il n’y a pas que l’essence » qui augmente, « il y a une question d’inflation », juge le premier ministre. « L’indemnité classe moyenne » est attribuée à six fois plus de personnes que le chèque énergie, qui est distribué aux près de six millions de ménages les plus modestes.
Et malgré cette dépense supplémentaire de 3,8 milliards d’euros, qui sera tirée du budget général de l’Etat, le premier ministre a assuré que la France tiendrait ses engagements en matière de déficit public.
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