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Industrie, agriculture...: le gouvernement dévoile un "plan de résilience" face aux conséquences de la guerre en Ukraine

Présenté ce mercredi à 16h, il ne s'agira pas d'un nouveau "quoi qu'il en coûte" comme pendant la crise sanitaire, a déjà prévenu le gouvernement mais des mesures spécifiques pour les entreprises et les filières les plus touchées.

Le gouvernement dévoile mercredi le "plan de résilience" promis par Emmanuel Macron pour faire face aux conséquences économiques du conflit en Ukraine, qui entraîne flambée des prix de l'énergie et des matières premières.

Il ne s'agira pas d'un nouveau "quoi qu'il en coûte" comme pendant la crise sanitaire, a déjà prévenu le gouvernement mais des mesures spécifiques pour les entreprises et les filières les plus touchées.

"Ce sera très sectorisé", a insisté le Premier ministre la semaine dernière. Avec à la clé quand même plusieurs milliards d'euros mis sur la table, à travers divers dispositifs que Jean Castex doit détailler lors d'une conférence de presse à 16H00.

Plusieurs milliards d'euros sur la table

Depuis l'annonce de ce plan par Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée du 2 mars, le gouvernement a multiplié les consultations avec de nombreux secteurs économiques.

Certains appellent à l'aide depuis le déclenchement du conflit et la mise en place des sanctions occidentales contre le régime russe qui ont totalement perturbé leurs chaines d'approvisionnement, leurs débouchés et surtout accéléré la hausse des prix de l'énergie et des carburants.

Mardi, des transporteurs, des agriculteurs et des pêcheurs ont bloqué des dépôts pétroliers à Lorient et Brest pour protester contre la hausse des prix du gazole et de l'essence.

Après la remise de 15 centimes d'euros par litre de carburant à partir du 1er avril annoncée dimanche par Jean Castex, ils attendent d'autres mesures pour les professionnels et les entreprises les plus énergivores.

"Nous ne laisserons pas tomber les pêcheurs", a répondu dans la foulée le Premier ministre en déplacement à Rennes, assurant, à un mois de l'élection présidentielle, qu'il y aurait des mesures pour eux dans le plan de résilience.

"Toutes les entreprises qui ont des contrats avec la Russie, dont les approvisionnements dépendent de matières premières fabriquées ou issues de la Russie, aluminium, titane... plus elles seront exposées, plus les compensations seront élevées", avait-il aussi promis jeudi dernier dans l'Aisne.

Agriculture, métaux et logistique

C'est notamment le cas dans l'agriculture, où les producteurs français craignent de manquer d'engrais et d'alimentation pour le bétail, la Russie et l'Ukraine étant d'importants fournisseurs.

"Nous savons que la Russie livre 17% du gaz à la France, 23% du pétrole, et énormément d'engrais: 70% du gaz sert à faire des engrais et nous avons eu l'année dernière une augmentation de 138% du prix des engrais", s'inquiétait lors du dernier salon de l'agriculture Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.

Dans l'industrie, c'est la flambée des cours de certains métaux comme l'aluminium, le nickel, le titane ou le palladium dont la Russie est un important producteur, qui mettent en difficulté les entreprises de l'automobile ou de l'aéronautique, surtout si le conflit doit durer.

Sans parler des problèmes logistiques posés par la rupture de certains approvisionnements en provenance d'Ukraine ou de Russie.

Activité partielle

Parmi les mesures à l'étude, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait évoqué d'éventuelles aides pour renforcer les fonds propres des entreprises fragilisées, une prolongation des prêts garantis par l'Etat (PGE) mis en place durant la crise sanitaire, et des soutiens plus spécifiques.

Mardi, le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a demandé la réactivation d'une prise en charge de l'activité partielle par l'Etat, comme durant la crise sanitaire.

"Il faut remettre le chômage partiel pour les entreprises obligées de s'arrêter, parce qu'on est vraiment dans un cas de force majeure", a-t-il déclaré sur RMC.

Quelques jours plus tôt, la ministre du Travail Elisabeth Borne avait elle évoqué le recours au nouveau dispositif d'activité partielle de longue durée.

"Des entreprises qui voient leur production arrêtée car un composant leur manque peuvent mobiliser de l'activité partielle de longue durée, c'est un outil qui peut protéger dans la durée les emplois", avait-elle dit sur LCI.

OC avec AFP