Inflation au plus haut, chômage au plus bas: le début des hausses de salaires ?

Hausse de salaire ©Getty - Nora Carol Photography
Hausse de salaire ©Getty - Nora Carol Photography
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D’un côté on constate que l'inflation est au plus haut - et les inquiétudes des Européens sur l’évolution des prix aussi . De l’autre, le chômage continue à reculer. Est-ce que ça va pousser les salaires à la hausse ? Pas encore vraiment.

En économie, les causes ne produisent pas toujours les effets que l’on voudrait

D’un côté on constate que l'inflation est au plus haut - et les inquiétudes des Européens sur l’évolution des prix aussi . De l’autre, le chômage continue à reculer partout. En France, il est même au plus bas depuis 2008, à 7,3%.

On se dit donc que l’inflation dans un marché de l’emploi en nette amélioration, parfois même très tendu, va pousser les salaires à la hausse, ce qui redresserait le pouvoir d’achat.

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Et bien ce n’est pas du tout ce que l’on voit pour l’instant

Même au Royaume-Uni où le chômage est au plus bas depuis 50 ans, à 3,7%, les salaires n’augmentent pas assez pour effacer les 7% d’inflation. Les ménages ont donc moins de moyens. Et ils le sentent.

Ce qui explique que l’inflation soit la première préoccupation des Européens…

Oui, loin devant toutes les autres. C’est ce qui ressort d’un sondage publié hier par le cabinet McKinsey, et oui, celui qu’on adore détester, mais qui fait une étude assez fine des comportements.

On voit de nets changements d’habitude, notamment en France :

  • Neuf consommateurs sur dix constatent la hausse des prix
  • Six sur dix considèrent qu’elle va continuer
  • Un sur deux a changé son comportement pour réduire sa consommation d’énergie à la maison
  • Un sur quatre a aussi modifié ses habitudes de transport.

Et sept consommateurs sur dix font leurs courses différemment: en cherchant les marques distributeurs, en essayant des marques moins chères. C’est très net sur les produits d’entretien de la maison. Ils n’hésitent pas à changer de commerçant, toujours en cherchant moins cher. Et certains font des stocks, un Français sur cinq quand même, en prévision de pénuries alimentaires.

Est-ce que ça va finir par bouger côté salaires ?

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Dans les dernières négociations, les hausses ont été en moyenne de trois à trois et demi %. C’est loin de l’inflation à 5%, mais comme c’est plus que les augmentations des dix dernières années, ça passe.

Pour l’instant le Medef ne parle que de geste ponctuel: par exemple distribuer des chèques carburant défiscalisés, et non soumis à cotisations sociales, aux salariés qui font 40 à 50 kilomètres par jour pour venir travailler. Il espère que ça figurera dans la loi de finances rectificative de juillet.

Il serait toutefois urgent que les entreprises regardent dès maintenant comment faire mieux. Deux profs de gestion Véronique Zardet et Henri Savall leur donnent même une idée: ils estiment à 20 000 euros par an et par personne, les coûts cachés liés aux mauvaises conditions de travail, le mauvais management par exemple. ça nourrit l’absentéisme ou la trop grande rotation des employés. Voilà un bon gisement pour améliorer les salaires.

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