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Jean Castex sort le chéquier pour aider les entreprises et les particuliers à encaisser la facture énergétique

Le chef du gouvernement entend alléger la facture des automobilistes. THOMAS SAMSON/AFP

Le plan de résilience annoncé ce mercredi - remise à la pompe et aides aux entreprises - coûterait environ 7 milliards à l’État.

En 2020 face au coronavirus, le gouvernement avait déployé son action en deux temps. Avec ses mesures d’urgence, il se chargeait d’aider entreprises et particuliers à passer le cap des confinements. Le plan de relance devait ensuite tirer les leçons de la crise et projeter l’économie française dans un avenir de souveraineté, compétitivité, technologie industrielle… Instruit par l’expérience, Jean Castex a fusionné, avec son «plan de résilience économique et social», les deux étapes en une seule…

Côté stratégie, le chef du gouvernement a remis au premier plan les enjeux de souveraineté soulignant la nécessité de limiter la dépendance nationale envers la Russie mais aussi d’accélérer la transition énergétique, afin de «sortir le plus rapidement possible des énergies fossiles». Dans le détail, il veut «sortir intégralement du pétrole et du gaz russe d’ici 2027». Il s’est encore inquiété de la question de la souveraineté technologique et alimentaire de la France. «Nous devons trouver des sources alimentaires alternatives. Les ministères doivent me faire des propositions rapidement. Nous devons aussi modifier nos procédures pour aller plus vite», a appuyé Jean Castex.

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Remise à la pompe

Pour le volet protection, éminemment sensible à moins d’un mois du premier tour de la présidentielle, le premier ministre s’est engagé à prendre à la charge de l’État une partie de la hausse des prix de l’énergie provoquée par les tensions sur les marchés pétroliers. Les nouvelles mesures compléteront donc les nombreux dispositifs mis en place depuis l’automne pour amortir l’inflation. Leur coût total, avant les nouvelles annonces de ce mercredi, était estimé autour de 24 milliards d’euros, auquel il faut rajouter 2,8 milliards pour la remise de 15 centimes par litre à la pompe et entre 3 et 4 milliards d’aides sectorielles pour les entreprises.

Une facture colossale, supérieure à 30 milliards d’euros, qui reste toutefois à ce stade quatre fois inférieure aux dépenses réalisées lors du «quoi qu’il en coûte» durant la crise sanitaire.

Dans le détail, le gouvernement entend alléger la facture des automobilistes, des indépendants et des entreprises frappées par l’envolée des prix de l’énergie, provoquée par la guerre en Ukraine. Alors que les cours du baril de pétrole oscillent autour de 100 dollars et que les prix du carburant dépassent les 2 euros par litre en moyenne, Jean Castex a rappelé que tous les Français pourront bénéficier d’une remise à la pompe de 15 centimes par litre de carburant, à partir du 1er avril et ce pour quatre mois. La ristourne sera étendue au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL).

Répondant à la demande faite par le gouvernement aux pétroliers d’amplifier son effort envers les particuliers, TotalEnergies s’est engagé à appliquer une remise supplémentaire de 10 centimes dans toutes ses stations. Toujours pour les ménages, Barbara Pompili a annoncé un renforcement du dispositif d’aide à la rénovation thermique MaPrimeRénov’. Le gouvernement proposera 1000 euros supplémentaires, à compter du 15 avril, jusqu’à la fin de l’année.

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Bateaux à quai

Les pêcheurs, à l’origine en Bretagne de mouvements sociaux et dont la plupart des bateaux sont restés à quai depuis lundi, n’ont pas été oubliés. Ils bénéficieront d’une «aide financière exceptionnelle équivalant à 35 centimes par litre de gazole de pêche», jusqu’à fin juillet, a indiqué Jean Castex. La filière de la pêche française avait par ailleurs annoncé mercredi la mise en place d’un dispositif exceptionnel de 6 millions d’euros pour aider ses adhérents à supporter la flambée des prix de l’énergie.

L’État vient enfin au secours des entreprises très consommatrices d’énergie, celles dont les dépenses de gaz et d’électricité représentent «au moins 3 % de leur chiffre d’affaires et qui pourraient faire des pertes sur 2022». L’aide de l’État, limitée à 25 millions d’euros par entreprise, permettra «la prise en charge de la moitié du surplus de leurs dépenses énergétiques», a assuré le premier ministre. Pour Bruno Le Maire, les secteurs les plus concernés seront «l’industrie métallurgique, l’industrie chimique, l’industrie du papier et du carton, certaines industries agricoles et agroalimentaires».

Les premières réactions, contrastées, ont été rapides. «Ces mesures répondent à des problématiques de court terme rencontrées par de nombreux entrepreneurs qui sont confrontés aujourd’hui aux conséquences du conflit: renchérissement du coût de l’énergie, de certaines matières premières ou encore la fermeture de certains marchés», s’est félicitée l’association CroissancePlus. «Le plan de résilience sera très limité, circonscrit notamment aux grandes entreprises énergivores ou en liens commerciaux avec les pays en conflit. Aucune mesure concrète ne viendra soulager la trésorerie des TPE», a en revanche regretté le Syndicat des indépendants (SDI).

Jean Castex sort le chéquier pour aider les entreprises et les particuliers à encaisser la facture énergétique

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31 commentaires
  • niclan

    le

    Si ce n'est pas pour acheter quelques voix de plus cela y ressemble bougrement

  • anonyme

    le

    La dette, la dette, la dette. La seule chose dont sont capables nos politiques

  • Alexandre Ducobu

    le

    Sortir le chèquier des autres c'est plus facile que le sien !!!

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