À six mois de l’élection présidentielle, l’exécutif veut convaincre les Français que leur situation financière s’est - nettement - améliorée pendant le quinquennat. Pour étayer ses dires, le gouvernement s’appuie sur un document budgétaire, rendu public ce lundi 4 octobre, et annexé au projet de loi de finances (PLF 2022). D’après le rapport budgétaire, le pouvoir d’achat des ménages a “progressé (de +8% ndlr) deux fois plus vite que sur la période 2013-2017 (+4%)”. Le président Macron aurait donc réussi son “en même temps” budgétaire. À savoir, faire progresser le pouvoir d’achat de l’ensemble des ménages ; celui des plus modestes comme des classes supérieures. “Au prix d’un alourdissement du déficit public”, tempère François Ecalle, ancien magistrat à la Cour des comptes auprès de Capital.

C’est ce bilan positif qui apparaît sur un graphique - produit par la Direction du Trésor - qui regroupe 40 mesures socio-fiscales qui ont été appliquées depuis 2017. Pêle-mêle, on y trouve : la réforme du 100% santé, le prélèvement forfaitaire unique (PFU), le dégrèvement de la taxe d’habitation, la hausse de la fiscalité du tabac ou encore la réforme de l’assurance chômage, etc. Toutes ces mesures auraient abouti à un gain moyen de niveau de vie de l’ordre de 2% pour l’ensemble des déciles de revenus.

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Direction générale du Trésor

Il ne faut pas oublier toutefois, que ce graphique représente des grandes masses de population par décile de revenus. Et le gouvernement l’admet lui-même : “Il existe au sein de chaque dixième des ménages connaissant de moindres gains aux mesures de transferts étudiées, voire des pertes, et d’autres connaissant des gains plus importants.” Des mesures comme les faibles revalorisations des prestations (hors retraite) ou encore la réforme de l’assurance chômage ont des impacts négatifs, en particulier pour les plus modestes, comme le montre le graphique.

Les ménages modestes finalement gagnants ?

Dans le détail, il apparaît d’après le rapport que ce sont les ménages modestes (1er décile de revenus) qui ont connu durant ce quinquennat la plus forte variation (+4%) de leur niveau de vie. De manière plus large, ce sont les déciles de revenus inférieurs (D1 à D4) qui ont le plus progressé en moyenne en pouvoir d’achat, d’environ 2,6% sur le quinquennat. “Cette progression provient principalement de la forte revalorisation de la prime d'activité, et de la revalorisation des prestations en faveur des plus fragiles (AAH, Aspa, Garantie jeune ou encore chèque énergie, etc.)”, est-il indiqué. Ainsi, “un travailleur célibataire rémunéré au Smic peut désormais gagner 170 euros par mois de plus par l’effet des mesures de transfert”, ajoute l’exécutif.

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Il n’empêche cette étude qui rend compte des grandes masses, doit aussi être pris avec prudence. Au sein des classes populaires, certains foyers sont, à n'en pas douter, sur le fil du rasoir depuis 5 ans : étudiants précarisés, jeunes travailleurs pénalisés par les baisses des APL, petits retraités, propriétaires immobiliers toujours redevables de la taxe d’habitation et subissant des hausses de taxes foncières… D’autant que l’analyse du gouvernement vient percuter d’autres études précédemment publiées, à l’instar de celle de l’Institut des politiques publiques (IPP) en février 2020. À cette occasion, l’organisme soulignait “les 7 % des ménages les plus modestes, en dessous de 789 euros mensuels, sont peu affectés par les réformes menées depuis 2018.”

De leur côté, les classes moyennes ont surtout profité de la disparition progressive de la taxe d’habitation, ainsi que de la baisse de l’impôt sur le revenu. À l’inverse, les foyers les plus aisés ont bénéficié “de la transformation de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en impôt sur les fortune immobilière (IFI), et de la mise en place du prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital”, rappelle le document. Sans oublier qu’ils profiteront de la suppression complète de la taxe d’habitation en 2023.

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