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Economie et Social

Les salaires augmentent encore au troisième trimestre, mais l’inflation reste plus forte

Les salariés les moins qualifiés sont ceux dont la rémunération progresse le plus vite.

La fameuse “boucle prix-salaires” peine à s’enclencher. Selon les derniers chiffres de la Dares (direction de l'Animation de la recherche, des Études et des Statistiques), les salaires du secteur privé ont connu une hausse de 0,9% au troisième trimestre, après 1,1% au deuxième trimestre.

Une accélération qui porte l’augmentation en glissement annuel à 3,7% - cela signifie que les salaires ont augmenté de 3,7% par rapport au troisième trimestre 2021. La tendance salariale demeure stable, avec des augmentations régulières sur un an: au deuxième trimestre, l’écart par rapport à 2021 n’était que 3,1%.

Mais ces chiffres demeurent encore loin, donc, de l’inflation, dont le rythme dépasse allègrement les 4% d’augmentation annuelle depuis plusieurs trimestres. Selon l’INSEE, les prix à la consommation ont enflé de 6,2 % en rythme annuel en octobre 2022, après +5,6 % le mois précédent.

Employés et ouvriers mieux indexés

La Dares compare en outre deux indicateurs: le salaire mensuel de base, qui concerne l’ensemble des salariés, et le salaire horaire de base des ouvriers et des employés (SHBOE), qui recense uniquement les revenus des salariés ouvriers ou employés dans les entreprises de plus de 10 salariés.

Ce SHBOE progresse plus vite que l’ensemble des salaires, de 1,2% au troisième trimestre 2022. Sa progression atteint 4,4% sur un an. Ce, notamment grâce à l’indexation du SMIC sur l’inflation. Le salaire minimum suit l’augmentation des prix et a été redressé plusieurs fois cette année.

Les salaires progressent plus vite, souligne en outre la Dares, dans l’industrie (+1,1%) ou le tertiaire (+1,2%) que dans la construction (+0,6%). Les ouvriers (+4,4% sur un an) et les employés (+4,5% sur un an), voient leur rémunération plus vite s’ajuster à l’inflation que les professions intermédiaires (+2,8%) ou les cadres (+2,7%), moins souvent indexés sur les prix et moins directement victimes de leur hausse.
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Valentin Grille