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Pass vaccinal : débats de nouveau suspendus après les propos d'Emmanuel Macron sur les non-vaccinés

Par
  • France Bleu

"Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder", ces propos chocs d'Emmanuel Macron ont provoqué une nouvelle suspension de l'examen du texte sur le pass vaccinal à l'Assemblée nationale dans la nuit de mardi à mercredi, à peine quelques heures après la reprise des débats.

Les débats ont été suspendus à deux heures du matin dans la nuit de mardi à mercredi à l'Assemblée nationale. Les débats ont été suspendus à deux heures du matin dans la nuit de mardi à mercredi à l'Assemblée nationale.
Les débats ont été suspendus à deux heures du matin dans la nuit de mardi à mercredi à l'Assemblée nationale. © Maxppp - Alexis Sciard/IP3 PRESS/MAXPPP

L'accalmie aura été de courte durée. Quelques heures à peine après la reprise des débats en début de soirée ce mardi 4 janvier, les propos d'Emmanuel Macron sur les non-vaccinés sont venus provoquer une nouvelle suspension de l'examen du texte sur le pass vaccinal à l'Assemblée nationale.

"Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder" a déclaré le président de la République au quotidien Le Parisien dans un entretien-fleuve où il se montre très offensif envers les Français non-vaccinés, utilisant parfois un langage cru. Les propos du président ont ruiné une amorce d'apaisement au Palais Bourbon, déjà agité la nuit précédente par un vote surprise suspendant temporairement les travaux sur ce texte, au grand dam de la majorité.

Le report partiel du pass vaccinal à 16 ans adopté

Jusqu'à 16 ans, le pass vaccinal ne sera pas obligatoire pour les activités péri et extrascolaires.
Jusqu'à 16 ans, le pass vaccinal ne sera pas obligatoire pour les activités péri et extrascolaires. © Radio France - Isabelle Gaudin

Pourtant les députés avaient adopté en début de soirée le report du pass vaccinal de 12 à 16 ans pour les sorties scolaires et activités péri et extrascolaires, mais pas pour les activités privées comme aller au restaurant. Ce compromis voté à la quasi-unanimité, 386 voix contre 2, salué à droite comme à gauche, laissait augurer un retour au calme mais la phrase choc d'Emmanuel Macron a remis le feu aux poudres sur les bancs de l'Assemblée.

Propos "indignes", "insultants", les députés de l'opposition se sont déchaînés, multipliant les suspensions de séance, avant d'exiger, en vain, la venue du Premier ministre Jean Castex, dans une ambiance survoltée.

Le projet de loi sur le pass vaccinal aurait dû être examiné en séance au Sénat dès ce mercredi 5 janvier.
Le projet de loi sur le pass vaccinal aurait dû être examiné en séance au Sénat dès ce mercredi 5 janvier. © Radio France - Catherine Grain

Encore 450 amendements à examiner en première lecture

Un peu avant deux heures du matin dans la nuit de mardi à mercredi, le président de séance le député Les Républicains Marc Le Fur, jugeant que "les conditions d'un travail serein [n'étaient] pas réunies", a décidé de suspendre l'examen du texte. Les débats devraient reprendre à 15 heures ce mercredi après-midi alors qu'il reste encore 450 amendements à examiner en première lecture.

Selon le calendrier initial, le texte aurait dû prendre ce mercredi la direction du Sénat mais le projet de loi continue de prendre du retard. L'exécutif table sur une adoption définitive en fin de semaine ou début de semaine prochaine, avant une entrée en vigueur du pass vaccinal toujours prévue au 15 janvier.

L'opposition vent debout

Les propos d'Emmanuel Macron a suscité l'indignation dans les rangs de l'opposition, à droite comme à gauche. Le patron des députés LR Damien Abad a fustigé des propos "indignes, irresponsables et prémédités" qui relèvent d'un "cynisme puéril", tandis que le président des Républicains Christian Jacob s'est "refusé à cautionner un texte qui vise à emmerder les Français"

A l'autre bout de l'hémicycle, Ugo bernalicis (LFI) a dénoncé une "crise politique déclenchée par le monarque présidentiel, qui se permet d'insulter une partie des Français". Mathilde Panot, présidente du groupe LFI, a estimé que le projet de pass vaccinal instaurait désormais une forme de "déchéance de nationalité", comme le candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel. Le projet de loi sur le pass sanitaire "est-il un texte pour plus emmerder ?, ou moins emmerder ?" les Français, s'est-il interrogé.  

Plusieurs élus d'opposition ont réclamé en vain la venue immédiate du Premier ministre Jean Castex dans l'hémicycle pour expliquer la ligne de l'exécutif après le propos de Emmanuel Macron. Au banc du gouvernement, le ministre de la Santé Olivier Véran a tenté d'expliquer la parole présidentielle, dans un langage plus policé. "Le mal qui ronge notre pays, c'est une vaccination qui bien qu'importante, reste insuffisante", avec des "millions" de non-vaccinés, a-t-il expliqué.  

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