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Politique

Quand le gouvernement lorgne sur les excédents de l’assurance chômage

Les excédents de l’assurance chômage seront moins élevés que prévu à la fin d’année 2024 et atteindront 1,1 milliard d’euros. En cause, une ponction du gouvernement pour financer France Travail et France compétences.

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L'excédent de l'assurance chômage, encore prévu à 5 milliards d'euros en septembre dernier, ne serait finalement que de 1,1 milliard d'euros. En cause notamment, le financement de France Travail.

L'excédent de l'assurance chômage, encore prévu à 5 milliards d'euros en septembre dernier, ne serait finalement que de 1,1 milliard d'euros. En cause notamment, le financement de France Travail.

AFP / DENIS CHARLET

L’assurance chômage est bien dans le viseur du gouvernement. L’Unédic, l’organisme gestionnaire du régime, a révisé ce mardi 20 février sa prévision d’excédent qui ne sera finalement que de 1,1 milliard d’euros fin 2024 au lieu de 5 milliards comme prévu en septembre dernier. En cause, la mauvaise conjoncture économique et, surtout, une moindre compensation par l’Etat d’exonérations de cotisation à l’assurance chômage. Selon les calculs de l’Unédic, la perte financière induite est importante : 2,6 milliards pour 2024, 3,35 milliards en 2025 et 4,1 milliards en 2026, soit environ 12 milliards sur quatre ans.

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Cette ponction financière va servir à financer France Travail (ex-Pôle emploi) et France Compétence (formation professionnelle). Conséquence, « la dette serait de 38,6 milliards d’euros fin 2027 » alors « qu’elle aurait été de 25,5 milliards sans ces prélèvements », précise l’organisme.

Une nouvelle réforme dans les cartons ?

Mais l’organisme paritaire n’est pas à l’abri d’une nouvelle ponction de l’Etat. En effet, dans le cadre de la négociation interprofessionnelle sur l’emploi des seniors, le gouvernement exige des partenaires sociaux qu’ils trouvent des mesures permettant de réaliser au moins 440 millions d’économies. Les syndicats et le patronat ont une lourde pression sur les épaules. Car ils savent qu’en cas d’échec de la négociation une nouvelle réforme de l’assurance chômage leur pend au nez. Dans son discours de politique, Gabriel Attal, le Premier ministre, a confirmé sa volonté « d’aller plus loin dans la réforme de l’assurance chômage », ce qui laisse présager d’un nouveau tour de vis pour les demandeurs d’emploi.

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La suppression de l’allocation spécifique de solidarité (ASS) pour les chômeurs en fin de droits est un bon indicateur des velléités du gouvernement. Concrètement, cette mesure concerne 351 000 bénéficiaires de l’ASS selon la direction statistique des ministères sociaux (Drees). Ces dernières basculeront au Revenu de solidarité active (RSA). Sur le papier c’est plus avantageux car le montant de l’ASS est légèrement inférieur au niveau du RSA pour une personne seule (environ 608 euros). Mais la grande différence, c’est que les bénéficiaires de l’ASS continuent à acquérir des trimestres pour le calcul de leur retraite, ce qui n’est pas le cas avec le RSA. Une mesure dénoncée par tous les syndicats. En « supprimant l’ASS, on enlève au demandeur d’emploi la validation de trimestres pour la retraite de base et l’obtention de points pour la retraite complémentaire », dénonce Michel Beaugas, de Force ouvrière.

(Avec AFP)

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