POLITIQUE - C’est parti. Ce mardi 10 janvier, Élisabeth Borne lève (enfin) le voile sur la réforme des retraites, bien que ses principales orientations, comme le recul de l’âge légal, soient déjà connues. La conférence de presse de la Première ministre prévue à 17h30 donne le coup d’envoi d’une semaine décisive pour l’avenir de ce texte controversé, puisque les syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) se réunissent dans la soirée pour décider des suites à donner.
Avec, sauf immense surprise, un front syndical uni à la clé avec l’organisation d’une manifestation commune probablement avant le 23 janvier, date à laquelle le texte se sera présenté en conseil des ministres.
Côté politique aussi, les choses s’accélèrent. Vendredi 6 janvier, les forces de la NUPES ont annoncé un meeting commun à la date du mardi 17 janvier, histoire de préparer le terrain en amont la mobilisation syndicale.
« Il est important que la première journée de mobilisation soit une réussite. Pour cela, il faut que la mobilisation du monde du travail fonctionne bien et les mieux placés pour choisir la date idéale en ce sens, ce sont les syndicats. Laissons-les donc faire au mieux. Ils ont toute ma confiance et nous soutiendront la date qu’ils arrêteront », expliquait au HuffPost Marine Tondelier, nouvelle patronne d’EELV.
Quant à la date du 17 janvier, un haut cadre de la NUPES la justifiait par la nécessité de « ne pas traîner » face à un texte « qui va arriver vite ». Quatre jours plus tard, le 21 janvier, c’est la France insoumise qui organisera, seule, sa « marche pour nos retraites » en espérant réunir toutes les forces qui s’opposent au texte défendu par Élisabeth Borne. Selon un sondage YouGov pour Le HuffPost réalisé tout début janvier, 70 % des Français sont contre un départ à 65 ans et 65 % s’opposent aussi à un départ à 64 ans.
L’option de la rapidité
Si le calendrier de la contestation commence à peine se préciser, celui de l’examen du texte conserve encore une part de flou. Selon toute vraisemblance, l’exécutif penche pour une réforme des retraites via le projet de loi de finances rectificative de la Sécurité sociale (PLFRSS), et non avec un projet de loi classique.
Une option de la rapidité qui offre plusieurs avantages. Premier argument : la possibilité de recourir (en cas de blocage) à l’article 49-3 sans entamer le crédit d’une utilisation par session parlementaire, puisqu’il s’agirait d’un texte budgétaire.
Autre avantage : la limitation du temps d’examen à 50 jours maximum, Sénat compris. Une navette parlementaire rapide qui pourrait commencer dès la semaine du 6 février et qui permettrait de tenir les délais fixés par Emmanuel Macron. Il souhaite en effet que le le projet soit adopté en mars pour qu’il puisse entrer en vigueur dans l’été.
L’inconvénient de cette hypothèse, c’est que l’exécutif aurait besoin d’un second texte pour faire adopter l’ensemble de ses mesures, puisque tout dans cette réforme n’est pas d’ordre budgétaire. Ce qui conduirait donc à agir en deux temps, via le PLFRSS et un projet de loi.
Sauf si, entre-temps, la rue contraint le gouvernement à revoir sa copie. La bataille ne fait que commencer.
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