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Social Retraites : Dussopt propose deux mois de concertation, un calendrier jugé « trop serré » par les syndicats

Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a proposé mercredi aux partenaires sociaux trois cycles de concertations bilatérales sur la réforme de retraites, de mi-octobre à mi-décembre, un calendrier jugé « trop serré » par les syndicats.

La rédaction avec AFP - 05 oct. 2022 à 18:52 - Temps de lecture :
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Photo Sipa/Jeanne ACCORSINI
Photo Sipa/Jeanne ACCORSINI

Deux mois de discussions en tête à tête : le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a proposé mercredi aux partenaires sociaux trois cycles de concertations bilatérales sur la réforme de retraites, de mi-octobre à mi-décembre.

Exit le « passage en force », place aux tractations express. Après le flottement et les tensions sur l'hypothèse, finalement écartée, d'une réforme par amendement au budget de la Sécu, l'exécutif a choisi d'ouvrir une concertation sur son projet de réforme des retraites.

Olivier Dussopt a ouvert le bal en recevant syndicats et patronat, pour leur en dévoiler le calendrier et la méthode. Dès la semaine prochaine, les onze organisations d'employeurs (Medef, CPME, U2P), de salariés (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU) et d'agriculteurs (FNSEA) seront reçues à tour de rôle pour discuter « emploi des seniors et usure professionnelle », une thématique incluant notamment « les départs anticipés », a indiqué l'entourage du ministre.

Plusieurs rendez-vous, plusieurs thèmes

Un deuxième cycle d'entretiens bilatéraux suivra à partir du 7 novembre sur « l'équité et la justice sociale », incluant les minima de pensions et les régimes spéciaux, avant une dernière tournée à compter du 28 novembre sur l'épineux sujet de « l'équilibre du système de retraite », donc son financement et une éventuelle hausse de l'âge légal ou de la durée de cotisation.

Ce « menu assez garni » sera complété par des échanges spécifiques « sur le volet fonction publique », sous l'égide du ministre Stanislas Guérini, tandis que les groupes parlementaires de l'Assemblée et du Sénat seront conviés à Matignon par Elisabeth Borne.

Le tout devant aboutir mi-décembre, en vue d'un projet de loi qui sera « adopté d'ici la fin de l'hiver » pour une « entrée en vigueur des premières mesures à l'été 2023 », conformément à l'agenda fixé par la Première ministre, a rappelé le cabinet d'Olivier Dussopt.

« Détendre le rythme »

Mais les syndicats réclament plus de temps. « Ça va être compliqué de terminer pour Noël », a estimé Pascale Coton, jugeant qu'au vu de l'ordre du jour, « le calendrier semble court ». Il est même « beaucoup trop serré, ce n'est pas très sérieux », a critiqué Michel Beaugas (FO), tout de même « satisfait qu'on commence par le maintien en emploi des seniors ».

La réforme des retraites, futur catalyseur de la grogne sociale ?

« C'est un bon point de départ », a confirmé Yvan Ricordeau (CFDT), qui a lui aussi « demandé à détendre le rythme des discussions », plaidant qu'il « vaut mieux avoir des discussions fortes et abouties sur le contenu, plutôt que de s'enfermer dans un calendrier ».

Aucun n'a cependant claqué la porte, pas même la CGT, qui « veut bien discuter, mais avant tout du financement, en reparlant des recettes », a dit Catherine Perret, évoquant « l'égalité salariale entre femmes et hommes » qui permettrait de « combler une partie » des besoins.

Fermes sur la mesure d'âge

Pas question en revanche d'une mesure d'âge, à laquelle tous les syndicats restent « fermement opposés », comme ils l'ont fait savoir mardi dans un communiqué commun, se disant prêts à employer « tous les moyens d'actions nécessaires » si le gouvernement choisissait cette option.

Or, Mme Borne a encore évoqué la semaine dernière un « report progressif de l'âge de départ de quatre mois par an, aboutissant à 65 ans en 2031 », comme Emmanuel Macron s'y était engagé durant la dernière campagne présidentielle.

« Une ligne rouge » pour la CGT, qui appellera à « une nouvelle mobilisation courant octobre », sur les salaires mais aussi « contre ce projet de retraite à 65 ans qui n'est partagé par personne dans le pays », a indiqué Mme Perret.