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Retraites: la CFE-CGC souligne "l'échec" d'un projet de réforme où la majorité des gens "y perdent"

François Hommeril, président de la CFE-CGC, a fait part ce mercredi sur RMC de ses réticences sur le projet de réforme des retraites présenté par Elisabeth Borne la veille.

La riposte est déjà prête. Les syndicats, réunis pour la première fois depuis douze ans en intersyndicale, ont lancé un appel commun pour une mobilisation contre la réforme des retraites dès le 19 janvier. La CGT, CFDT, CFTC, FO, FSU, Solidaires, UNSA, CFE-CGC... Les leaders des huit principaux syndicats n'ont attendu qu'une heure après la présentation mardi par Elisabeth Borne du projet de réforme des retraites pour annoncer la date de la première bataille dans la rue.

Lors d'une conférence de presse organisée à Paris dans la foulée des annonces d'Elisabeth Borne, l'intersyndicale a donné rendez-vous le jeudi 19 janvier pour une première grande journée de manifestation interprofessionnelle, en prévenant que d'autres suivront.

Elisabeth Borne appelait pourtant les syndicats à regarder de près le projet avant de lancer leur mouvement: "J'ai l'impression que les organisations syndicales doivent encore regarder peut-être plus précisément" le projet car "on répond à des demandes que portent certains depuis longtemps".

"Il peut y avoir des gagnants, mais très peu par rapport à l'immense cohorte des gens qui y perdent"

La CFE-CGC appelle plus rarement à la grève que d'autres syndicats mais est totalement impliquée dans le mouvement lancé par l'intersyndicale. Ce mouvement représente notamment les cadres qui se sentent "concernés" par ce qu'ils se passe, comme nous l'explique sur RMC ce mercredi matin François Hommeril, président de la CFE-CGC.

"La situation est très granulaire et il faudra bien que quelqu'un paye, sinon pourquoi le gouvernement ferait la réforme? Donc il y a forcément des gens en très grand nombre qui seront concernés. Il peut y avoir des gagnants, mais très peu par rapport à l'immense cohorte des gens qui y perdent", explique-t-il.

"On aurait pu faire les choses autrement"

"Pour la CFE-CGC, dès qu'il y a conflit, il faut considérer que c'est un échec. Je suis très amer qu'on en arrive à cette situation. On aurait pu faire les choses autrement. On a eu des discussions sérieuses avec le gouvernement mais qui ne débouchent pas car le gouvernement est calé sur ce report à 64 ans, qui ne s'impose pas", regrette-t-il.

Il espère que cette unité syndicale permettra de mobiliser largement dans le pays, alors que 59% des Français seraient opposés à cette réforme des retraites selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mardi.

J.A.