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Retraites : les syndicats mettent en garde le gouvernement contre une mesure «cachée»

«La sérénité ne sera pas de mise si l'automne est perturbé par une mesure brutale», a averti Laurent Berger (CFDT).
«La sérénité ne sera pas de mise si l'automne est perturbé par une mesure brutale», a averti Laurent Berger (CFDT). JEFF PACHOUD / AFP

À la sortie de la présentation de la feuille de route du ministère du Travail, ils ont indiqué que le ministre ne s'était pas avancé sur l'hypothèse d'une mesure pendant les débats budgétaires.

Les syndicats ont unanimement mis en garde lundi le gouvernement contre toute mesure sur les retraites qui serait glissée lors des débats budgétaires cet automne, soulignant que cela provoquerait leur mobilisation et leur retrait des concertations sociales voulues par l'exécutif.

Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, et la ministre déléguée à la Formation professionnelle, Carole Grandjean, ont réuni lundi les partenaires sociaux pour leur présenter leur «feuille de route» du quinquennat sur les différents sujets de leur champ.

Interrogés à la sortie, les syndicats ont indiqué qu'Olivier Dussopt ne s'était pas avancé sur l'hypothèse d'une mesure pendant les débats budgétaires, renvoyant à la publication du rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR).

Selon ce rapport, dont l'AFP a obtenu copie peu après et dont les partenaires sociaux n'avaient pas connaissance au moment de la réunion, le système de retraite a dégagé un excédent de 900 millions d'euros en 2021, pour la première fois depuis la crise de 2008, mais son retour durable à l'équilibre reste toujours projeté «vers le milieu des années 2030» dans le meilleur des scénarios. Le ministre réunira à nouveau les partenaires sociaux le 19 septembre pour discuter du diagnostic du COR.

«Ces échanges permettront successivement de partager un diagnostic du système de retraite et de formuler des propositions pour le rendre plus juste, plus équitable et plus soutenable», selon le dossier de presse communiqué à l'issue de la réunion. Il s'agira aussi de discuter emploi des seniors, pénibilité, etc... «Le rapport du COR devrait être l'alpha et l'oméga» du gouvernement, en a déduit Jean-François Foucard (CFE-CGC).

«Cela bloquerait tous les autres chantiers»

Mais si le gouvernement décidait, à la suite de ce rapport, d'introduire dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale une mesure d'âge «cachée» comme une «accélération de la réforme Touraine», «cela serait dangereux et entraînerait une forte mobilisation, des manifestations et des grèves», a prévenu Michel Beaugas (FO)

La réforme Touraine de 2014 augmente progressivement la durée de cotisation pour atteindre 43 ans pour les personnes nées en 1973 ou après. «Cela bloquerait tous les autres chantiers», a souligné Cyril Chabanier (CFTC). «Il y a beaucoup de sujets sur lesquels la CFDT est prête à s'engager, comme l'accompagnement des bénéficiaires du RSA ou des demandeurs d'emploi longue durée, mais la sérénité ne sera pas de mise si l'automne est perturbé par une mesure brutale», a averti Laurent Berger (CFDT).

Côté patronal, Geoffroy Roux de Bézieux (Medef) a reconnu des «divergences fondamentales» avec les syndicats. Mais si le Medef défend une réforme des retraites, sa priorité cet automne est la réalisation de la réforme de l'assurance chômage. Pour la CPME, François Asselin a estimé que «le pays avait besoin» d'une réforme et qu'il n'y avait «jamais de bon moment».

À VOIR AUSSI - La réforme des retraites aura-t-elle lieu ? «Ce sera explosif politiquement», pour Dinah Cohen

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10 commentaires
  • Jean JYLBER

    le

    Les dirigeants de la droite et de l'extrême centre en place veulent la fin du système de retraite et de la sécurité sociale comme leur prédécesseurs les social-démocrates tous au service du Capital qui mène la bataille de l'hégémonie à son profit.
    Le seul remède: une riposte puissante du Peuple .

  • Sans-dents

    le

    Les leaders syndicaux n'ont rien à dire puisqu'ils ont tous, sans exception, appelé à voter en faveur d'E. Macron au second tour de la Présidentielle.! Donc ils lui ont signé un chèque en blanc pour cinq ans. Qu'ils se taisent et assument leur choix.

  • Sans-dents

    le

    Les leaders syndicaux n'ont rien à dire puisqu'ils ont tous, sans exception, appelé à voter en faveur d'E. Macron au second tour de la Présidentielle.!
    Donc ils lui ont signé un chèque en blanc pour cinq ans.
    Qu'ils se taisent et assument leur choix.

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