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Salaires et télétravail, au cœur des discussions entre les partenaires sociaux

En 2021, le télétravail a suscité dans les entreprises de moins de 50 salariés la signature de 850 textes. En 2017, il n’y en avait eu que 30. Lifestock/nenetus - stock.adobe.com

En 2021, la crise du Covid a largement influencé la négociation collective.

Certes, ils ont discuté davantage. En 2021, les syndicats de salariés et les représentants du patronat sont parvenus à conclure plus d’accords qu’en 2020, année il est vrai marquée par des confinements qui n’avaient pas facilité les rencontres. L’année dernière, les partenaires sociaux ont signé 1063 conventions de branches - contre 1013 en 2020 - et 76.820 accords d’entreprise (76.650 en 2020), selon le bilan de la négociation collective publié mardi par la Direction générale du travail (DGT).

Un regain d’activité donc, même si les records de 2019 (1227 pour les branches et 80.780 pour les entreprises) sont encore loin. Car à bien y regarder, ce rapport montre surtout que la crise sanitaire, loin d’être oubliée, a eu encore un fort impact l’année dernière, influençant le choix des thématiques abordées lors des discussions.  Les salaires sont le premier thème de négociation dans les branches professionnelles en 2021. C’est traditionnellement le cas, mais en 2021 on note une vitalité particulière du sujet qui s’explique notamment par le retard pris en 2020 , relève Pierre Ramain, le directeur général du travail. Près de 380 avenants salariaux ont ainsi été signés dans les branches en 2021 contre 290 en 2020, soit une hausse de 30 %.

Bien sûr, le Covid-19, en obligeant les partenaires sociaux à reprendre en 2021 les négociations avortées en 2020, n’explique pas à lui seul ce rebond. La guerre en Ukraine et son corollaire, l’inflation, ont accéléré le mouvement. Et si 117 branches - sur les 171 suivies par le ministère du Travail - affichent toujours des grilles salariales avec au moins un niveau inférieur au smic, 54 se sont mises en conformité depuis le mois d’août après la hausse du salaire minimum. Dans les entreprises, le sujet des salaires se classe également parmi les dossiers prioritaires (20 % des accords, soit 15.300). Mais il n’est pas le seul.

Transformation

Contrairement aux branches professionnelles qui s’étaient organisées dès 2020 avec 69 accords portant sur la gestion globale de la crise (13 seulement en 2021), les entreprises ont encore dû beaucoup négocier en 2021. En conséquence, un volume «très significatif» de 12.910 textes liés aux effets du coronavirus. Parmi eux, quelque 6070 accords conclus sur le thème des conditions de travail. «Deux tiers de ces accords (67 %) portent sur le télétravail avec 4070 accords, contre 2760 accords en 2020», précise le rapport. C’est aussi 10 fois plus qu’en 2017. Cette «illustration de la transformation de l’organisation du travail» est également très visible dans les petites structures, où le nombre d’accords est en croissance continue. En 2021, le télétravail a suscité dans les entreprises de moins de 50 salariés la signature de 850 textes. En 2017, il n’y en avait eu que 30.

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