Un 1er Mai très politique, centré sur les retraites et les salaires

Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont attendues dans les rues ce dimanche pour protester notamment contre le recul de l’âge de départ à la retraite et demander une hausse des salaires.

Entre la place de la République et celle de la Nation à Paris, le 1er mai 2021. LP/Philippe Lavieille.
Entre la place de la République et celle de la Nation à Paris, le 1er mai 2021. LP/Philippe Lavieille.

    Un nouveau rendez-vous social, ce dimanche, pour la journée internationale du travail du 1er mai. Des dizaines de milliers de personnes sont attendues dans la rue, à l’appel de nombreux syndicats et associations, qui espèrent faire entendre une semaine après le second tour de la présidentielle leur souhait d’une politique plus sociale et plus écologique.

    Les syndicats espèrent être suivis, alors que le contexte semble favorable après l’élection d’Emmanuel Macron : « Il faut que la mobilisation du 1er Mai soit la plus massive possible… Les citoyens, au-delà des syndicats, doivent aller dans la rue pour que les exigences sociales et environnementales soient portées haut et fort », a déclaré le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez dans nos pages ce samedi.



    Si certains voient en ce 1er mai 2022, à quelques semaines des législatives, un événement très politique, alors que les partis de gauche travaillent à un accord pour faire bloc commun, le secrétaire général de FO Yves Veyrier s’en tient aux revendications sociales. « Je n’en fais pas un enjeu politique, mais un enjeu d’expression et de revendication clair », avec en tête, « le rejet du recul de l’âge de la retraite », a-t-il déclaré sur France Inter ce dimanche.

    Retraites et salaires

    La réforme des retraites inquiète particulièrement l’opinion publique, alors que le président Emmanuel Macron a fait du recul de l’âge légal de départ à 64, voire 65 ans, un point cardinal. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire n’a pas exclu lundi d’utiliser l’arme du 49.3 pour faire adopter la réforme.

    Si FO n’a pas signé le communiqué faisant état des revendications de l’intersyndicale CGT-Unsa-FSU-Solidaires, auxquelles se sont jointes les organisations étudiantes et lycéennes Unef, VL, MNL et FIDL, l’organisation partage les grands principes qui y figurent : faire avancer « les questions des salaires, des services publics, de protection sociale et de transition écologique ».

    Les syndicats espèrent également réaffirmer leurs demandes d’augmentation de salaires « Nous pensons depuis longtemps que le SMIC mérite un coup de pouce », au-delà de l’indexation sur l’inflation passée, a indiqué Yves Veyrier, également favorable à des accords de branche, dans les entreprises pour tout le monde.

    Les associations et ONG mobilisées sur les questions environnementales seront également de la partie, à l’appel du collectif Plus jamais ça. Au total, deux cent cinquante-cinq points de rassemblement sont prévus dans le pays, selon la secrétaire confédérale CGT Céline Verzeletti, « vingt de plus » que l’année dernière.

    Céline Verzeletti s’attend à une bonne mobilisation, même si ce 1er mai tombe un dimanche et pendant les vacances scolaires pour les zones A et C. La manifestation parisienne partira à 14h30 de la place de la République, en direction de la place de la Nation.

    Mélenchon, Bayou, Faure, Roussel dans les rues

    De nombreuses figures politiques de gauche sont attendues, au premier rang desquelles Jean-Luc Mélenchon (LFI). Le secrétaire national d’EELV Julien Bayou devrait également défiler dans la capitale, de même, sans doute, que son homologue du PS Olivier Faure. Le candidat PCF à la présidentielle, Fabien Roussel, sera à Lille.

    Dans le contexte de négociations difficiles pour parvenir à un accord de toute la gauche en vue des législatives, Julien Bayou a évoqué vendredi la possibilité pour la gauche de défiler sous une « bannière commune », « en soutien aux syndicats ». Mais M. Mélenchon a un peu douché ces ardeurs dans le JDD samedi : « La photo de famille du 1er mai, ce n’est pas le sujet ! Le sujet, c’est le contenu du programme social qu’on appliquera ».

    En 2021, les organisateurs avaient revendiqué plus de 170 000 manifestants, dont 25 000 à Paris. Le ministère de l’Intérieur avait quant à lui fait état de 106 650 manifestants en France, dont 17 000 dans la capitale. Cette année la CFDT, premier syndicat de France, fait sans surprise bande à part, en organisant de son côté un « 1er mai engagé pour le climat ».

    Les autorités seront par ailleurs attentives aux appels de l’ultragauche et de l’ultra-droite, alors que les dernières manifestations du 1er-Mai ont été émaillées d’incidents. L’an dernier, des militants et des véhicules syndicaux avaient été pris pour cibles place de la Nation. Cette année, la police attend à Paris quelque 300 activistes et « jusqu’à un millier de Gilets jaunes ».