Un salarié sur deux estime avoir été victime de discrimination au sein de son entreprise

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Un salarié sur deux estime avoir été victime de discrimination au sein de son entreprise

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48% des salariés du secteur privé interrogés déclarent avoir été victimes d'au moins une discrimination au travail.
48% des salariés du secteur privé interrogés déclarent avoir été victimes d'au moins une discrimination au travail.
© Getty - gremlin

Selon une enquête réalisée par le cabinet Occurrence pour l'association Diversidays, 48% des salariés interrogés estiment avoir été victimes d'une forme de discrimination au sein de leur entreprise.

Selon les résultats de cette étude, réalisée par le cabinet Occurrence pour l'association Diversidays et en partenariat avec le cabinet de conseil et d’audit PwC, près de la moitié des salariés du secteur privé interrogés indique avoir été victime de discrimination au travail. Elle révèle également que les jeunes actifs apparaissent plus en attente d'actions et plus sensibles à ces enjeux de diversité et d'inclusion.

Cette enquête sur la diversité au travail a été réalisée en ligne, du 14 au 28 juin, auprès de 1 000 salariés exerçant dans le secteur privé, majoritairement dans de grandes entreprises, et de 318 jeunes salariés (alternants ou premier emploi), interrogés à des fins de comparaison avec l’ensemble des profils de salariés. 32 dirigeants d’entreprises, DRH ou responsables de la diversité ont aussi été questionnés entre mai et septembre 2021.

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Les inquiétudes des salariés portent surtout sur la discrimination en raison de l'âge

47% des salariés du privé pensent pouvoir être sujet à discrimination et 48% déclarent en avoir été effectivement victimes. Pour les personnes interrogées, ces discriminations surviennent majoritairement dans le cadre du processus de recrutement

Fait qui peut paraître a priori étonnant, c’est la discrimination en matière d’âge qui vient en tête des inquiétudes exprimées, et ce, pour les jeunes (45%) comme pour les seniors (35%), devant l'apparence physique, le genre et l'origine ethnique et géographique. En partie parce qu'il s'agit d'un des plus grands dénominateurs communs (les femmes et les hommes peuvent être discriminés pour ce motif par exemple).

La méthode des quotas en question

Si les salariés accordent à leurs entreprises une note moyenne de 6,7/10 vis-à-vis de leur politique sur la diversité et l’inclusion, 86% des actifs souhaitent qu'elles s’engagent davantage sur ce sujet. Ils réclament notamment davantage de sensibilisation, puisque la moitié des salariés interrogés (54%) concèdent ne pas bien maîtriser la notion de diversité.

Sept salariés sur dix soulignent aussi l'efficacité des quotas, notamment en matière d’égalité femmes-hommes. En ce qui concerne les dirigeants d'entreprises, les avis de ceux interrogés sont plus partagés. L'efficacité des quotas est reconnue par une majorité (58%), la moitié d'entre eux (51%) considèrent en effet qu’il s’agit d’un passage obligé pour accélérer les progrès des organisations. Mais un dirigeant interrogé sur quatre (24%) y est ouvertement défavorable.

“La métrique du quota peut nous enfermer et se montrer intrusive, ou être perçue comme violente. À mon sens, c’est une démarche à adopter en dernier recours, car évidemment si les choses ne bougent toujours pas, il faudra employer les grands moyens. Mais je suis davantage pour la sensibilisation, la responsabilisation, le soft control” développe par exemple Éric Ducourneau, Directeur général du groupe pharmaceutique et dermocosmétique français Pierre Fabre. 

Plus de la moitié des jeunes salariés disent avoir été victimes de discrimination

Le souhait d'un engagement plus fort de la part de l'entreprise en faveur de l'inclusion est particulièrement prononcé chez les femmes (90%) et chez les jeunes (95%). Peut-être plus alertes sur ces questions, 76% des  jeunes salariés (alternants ou en premier emploi) déclarent avoir été témoins d’au moins une discrimination contre 66% des autres salariés.

“Cette enquête confirme combien les jeunes sont en attente sur ce sujet, bien plus que leurs aînés", souligne Assaël Adary, président de l'Institut Occurrence. Il faut dire qu'il y a une réelle inquiétude puisque 54% des jeunes actifs craignent d'être eux-mêmes victimes de discrimination. Plus de la moitié d'entre eux (55%) déclarent même en avoir été effectivement victimes.

Un tiers (32%) des jeunes salariés observent que cette discrimination se manifeste principalement au moment du recrutement et concerne le plus souvent l'âge (31%), mais aussi l’apparence physique (18%), le genre (23%) et l'origine ethnique ou géographique (14%).

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