Stress au travail et risques psychosociaux

Burn out : 40 % des salariés français en souffrance

L’agence conseil RH Ignition Program vient de révéler les résultats de son baromètre dédié au burn-out et au bore-out des salariés en France. Avec 40 % de salariés en souffrance, le bilan est inquiétant.

L’étude menée par Ignition Program suit le lancement en avril 2023 par le cabinet d'un test scientifique sur le sujet gratuit et accessible à tous les salariés. L'enquête démontre tout d’abord que près de 40 % des salariés s’estiment en souffrance, avec des niveaux de stress élevés. 51 % des répondants souffrent d’épuisement physique, 40 % souffrent de distance émotionnelle, c'est-à-dire de difficulté à rester en relation avec leurs collègues, à faire preuve d’empathie, à avoir confiance en eux ou en soi. 38 % évoquent enfin une distance mentale, c'est-à-dire un désengagement ou de la résignation, et pensent régulièrement à quitter leur emploi.

Bien entendu, les chiffres du burn et du bore-out diffèrent selon les âges. Les jeunes salariés de 18 à 25 ans sont les plus nombreux à ressentir cette souffrance au travail (+12% de surreprésentation) et à se sentir désengagés, avec intention de quitter leur poste (+24%).

Des différences de ressentis sur le burn-out et le bore-out en fonction des responsabilités

Les managés sont par ailleurs plus nombreux que les managers à ressentir ces symptômes de souffrance au travail (+20 %), ils sont plus désengagés (+28 %), plus chroniquement fatigués et mettent plus de distance entre eux et leur environnement de travail. Plus le niveau hiérarchique est important, moins les managers expriment ces signes de fatigue ou de désengagement. Les femmes sont plus touchées que les hommes (+19% pour ce qui concerne la souffrance au travail par exemple).

Enfin, de vraies différences existent selon les secteurs d’activité. Les secteurs les plus touchés ? L’énergie, le transport et le secteur public et administration (respectivement +44 %, +44 % et +27 %). D’autres sont en revanche plus épargnés comme la culture et les médias (-26 %), l’immobilier (-28 %) et les incubateurs et start-up (-55 %). Les grandes entreprises sont des milieux où la souffrance et la distance mentale s’expriment davantage.

Former à la prévention des risques psychosociaux

Pour faire face à ce phénomène, Ignition lance plusieurs préconisations. Tout d’abord la mise en place d’un vrai travail RH pour créer un socle solide de confiance et de relation vertueuse, de manière à permettre à l’entreprise de regagner en performance. Ensuite une mesure régulière des risques de souffrance mentale et d’engagement des salariés. Ignition évoque aussi une formation des managers pour qu’ils puissent soutenir les salariés et les mettre en situation de réussir sans risquer l’épuisement. Dernier point : proposer des formations à la prévention des risques psychosociaux et des prestations de suivi de la santé mental des salariés.

* Baromètre issu des réponses de 2010 actifs ayant renseigné le test Burn-out d’Ignition Program entre avril et décembre 2023.