C’est l’une des mesures-phares et l’une des plus controversées de son programme : s’il est élu, Emmanuel Macron souhaite repousser l’âge de départ à la retraite à 65 ans. Interpellé à de nombreuses reprises sur ce sujet par les habitants de Denain (Nord) puis de Carvin (Pas-de-Calais), où il était en déplacement, lundi 11 avril, le candidat de La République en marche est revenu sur sa proposition, lundi soir sur BFM-TV, et se dit ouvert à la discussion. « On va concerter, on va collectivement améliorer » le projet, a-t-il expliqué, avant de se dire « prêt à discuter du rythme et des bornes » de cette mesure.
Questionné sur un éventuel référendum sur cette question, M. Macron « ne l’exclut pas ». Si sa réforme passe, le départ à 65 ans « ne se fera pas avant 2030 », fait-il aussi savoir. Mais, pour lui, cette réforme est nécessaire, car « le système n’est plus financé aujourd’hui ». Or, pour lutter contre ce déficit, M. Macron exclut de « baisser les pensions de retraite ou d’augmenter les cotisations des travailleurs ».
Après son entretien à BFM-TV dans le centre-ville de Carvin, Emmanuel Macron a de nouveau précisé sa position devant des journalistes. « Je veux d’abord expliquer ce qu’est une réforme des retraites. Est-ce que je pense que la question qui est posée aujourd’hui à la nation, c’est : réforme de la retraite à 65 ans ou pas ? Ma réponse est non », a-t-il déclaré, estimant que ce qui lui « importe » est de « bâtir un projet d’indépendance français et européen et un projet de justice et de créativité ».
Le président sortant s’est, ensuite, dit « prêt à bouger le rapport au temps [sur sa réforme], à dire qu’on ne fait pas forcément une réforme jusqu’en 2030, si on sent trop d’angoisse chez les gens ». « On ne peut pas dire le dimanche soir, “on veut rassembler et écouter” et, quand on va écouter les gens, dire “je reste et je ne bouge pas” », a-t-il poursuivi. M. Macron se dit aussi ouvert à « bouger les modalités » de son projet. Sa priorité, avance-t-il, est « d’équilibrer le système pour ne pas laisser à nos enfants de la dette ». « Mais, si dans cet espace-là, on peut trouver quelque chose d’autre [que son projet], je ne suis pas un fétichiste », a-t-il conclu, avant d’aller à Lens où il passera la soirée.
Suppression des régimes spéciaux
Outre le report de l’âge de départ, le président candidat a dit, lundi, souhaiter réindexer les pensions de retraite sur l’inflation « dès le 1er juillet », s’il est élu, et « porter la retraite minimale à 1 100 euros ». Il propose également de supprimer l’ensemble des régimes spéciaux, en appliquant la clause du grand-père – cette suppression ne s’appliquerait alors qu’aux nouveaux entrants dans les emplois concernés –, comme c’est le cas avec les cheminots. « Les régimes spéciaux ne correspondent plus à la réalité du pays », estime-t-il.
Au cours de son premier déplacement dans cette campagne d’entre-deux-tours, le chef de l’Etat a, par ailleurs, évoqué sa volonté de revaloriser les faibles pensions. « La revalorisation de la retraite minimale, ce n’est pas un chèque en blanc. On parle de la retraite à 65 ans et pas de ce qu’elle va financer », a-t-il regretté. « On ne peut pas promettre des mesures sociales sans les financer, a-t-il insisté, le projet de Mme Le Pen ne tient pas la route. »
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