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Manifestations du 13 octobre : 92.500 participants en France selon la police, 200.000 d’après la CGT

Alors que l’intersyndicale souhaitait mobiliser ses troupes contre «l’austérité», ainsi que pour «les salaires et l’égalité femmes-hommes», les chiffres de participation sont décevants pour les organisations, à quelques jours de la conférence sociale sur les bas salaires.

Ce vendredi 13 n’aura pas porté chance aux syndicats. S’ils caressaient l’espoir d’un grand jour de mobilisation, la police a dénombré 92.500 manifestants en France, et la CGT fait de son côté état de la présence de 200.000 personnes. Quatre mois après la dernière grève contre la réforme des retraites, qui est pourtant entrée en application en septembre, les organisations se sont mobilisées «contre l’austérité, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes.» Des actions qui visaient avant tout à engager un bras de fer avec le gouvernement quelques jours avant la conférence sociale sur les bas salaires, promise par Emmanuel Macron, et chapeautée par Élisabeth Borne. Mais dans une actualité internationale et nationale particulièrement chargée avec, notamment, l’attentat terroriste d’Arras, cette journée d’action est passée sous les radars. Retour sur un flop.

Comme cela était prévu, la manifestation s’est élancée peu après 14h depuis la place d'Italie, dans le 13e arrondissement de Paris. En tête de cortège se trouvaient la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet mais aussi son homologue de la CFDT Marylise Léon. Sur la bannière qu’elles portaient, l'on pouvait lire : «Pour l'augmentation des salaires, pour l'égalité femmes-hommes, contre l'austérité, mobilisés en France et en Europe». «La mobilisation sera forte aujourd'hui, probablement pas au niveau de celles contre la réforme des retraites mais c'est normal, on a connu six mois de mobilisation historique», a tout de même reconnu la numéro un de la CGT Sophie Binet.

Sophie Binet se trouve en tête de cortège. CP/ Le Figaro

Malgré la faible mobilisation des manifestants, les forces de l’ordre avaient été déployées en nombre sur le boulevard de Port-Royal sur lequel avance le cortège en ce milieu d’après-midi. Au moins 16 camions de gendarmerie avaient également été installés sur le terrain quelques mètres devant les manifestants, où de premières tensions se faisaient sentir peu après 16h, au niveau de la station Duroc à cheval entre les 7e et 15e arrondissements. Le cortège est finalement arrivé sans incident majeur peu avant 17h place Vauban, face à l’entrée de la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides, dans le 7e arrondissement de Paris.

Mobilisation en baisse partout en France

À Toulouse, Rennes, Nantes, Tours, Lyon, Douai, Perpignan, Le Mans, mais aussi Strasbourg ou encore Marseille, les premiers cortèges se sont élancés tôt vendredi matin et affichaient eux aussi une mobilisation en baisse. À Marseille, ils étaient 10.000 selon la CGT, 2100 selon la préfecture, réclamant de pouvoir «vivre, travailler, vieillir dignement». À titre de comparaison, lors de la dernière journée de mobilisation sur les retraites le 6 juin, les syndicats avaient avancé 50.000 participants.

À Toulouse, ils étaient entre 2000 (préfecture) et 15.000 (organisateurs). À Montauban, ils étaient entre 600 (organisateurs) et 350 (police), entre 700 et 900 à Tarbes, entre 300 et 400 à Auch, entre 2500 et 900 à Perpignan. À Nantes, plusieurs milliers de personnes ont aussi défilé derrière une banderole marquée «inflation inflammable», tandis qu'à Rennes, ils étaient entre 3000 (CFDT) et 1770 (préfecture) et à Rouen entre 2000 (CGT) et 1300 (préfecture). De même, à Bordeaux, les organisateurs ont compté 3500 manifestants, la préfecture 1300.

En outre, le mouvement de militants écologistes Dernière Rénovation - qui prône «la désobéissance civile» - a mené plusieurs opérations coup de poing ce vendredi à Tours, à Lyon ou encore Toulouse. Place du Capitole, au cœur de la Ville rose, plusieurs militants s’étaient ainsi enchaînés devant la mairie afin d’exiger «aux responsables politiques de tout faire pour mettre en œuvre un vaste plan de rénovation thermique du bâtiment».

Les transports légèrement perturbés

Dans les transports, la circulation des trains était légèrement perturbée vendredi sur certaines lignes régionales, pour lesquelles la SNCF a invité les voyageurs à se renseigner région par région, mais le trafic était normal pour le TGV. En Île-de-France, des perturbations affectaient certaines lignes de RER, notamment les D et C avec deux trains sur trois, comme pour les lignes H, L, U et R du Transilien. À Paris, le réseau RATP (métro, bus et tramways) circulait normalement.

Le trafic aérien a été également quelque peu perturbé en France et en Europe en raison de la participation d'une partie des aiguilleurs du ciel au mouvement. Selon l'organisme de surveillance Eurocontrol, des gros retards ont été signalés pour les vols transitant par le ciel français, tandis que des retards modérés ont été perçus aux arrivées à Bordeaux, Toulouse, Marseille, Nantes et Bâle-Mulhouse. De son côté, la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) a noté des retards moyens au départ d'une heure ou plus dans certains aéroports dont Lyon-Saint-Exupéry, Marseille-Provence ou Toulouse-Blagnac.

Le monde de la culture pas épargné

Dès 9h30 ce vendredi, le musée du Louvre à Paris expliquait sur ses réseaux sociaux ne pas être «en mesure d’ouvrir ses portes pour le moment», «en raison d'un mouvement social d'une partie de son personnel». Finalement, à peine plus d’une heure et demie plus tard, l’institution parisienne revenait sur son premier message et se disait prête à accueillir ses premiers visiteurs dès 11h, «après une ouverture retardée ce matin». «Les visiteurs disposant d'une réservation dont le créneau de visite est dépassé peuvent accéder au musée», a précisé le musée.

Autre mastodonte parisien, la tour Eiffel était fermée au public ce vendredi, en pleine mobilisation en France «contre l'austérité» et «pour les salaires». «Les effectifs présents sur place n'étant pas suffisamment nombreux pour ouvrir le monument dans des conditions de sécurité et d'accueil optimales pour le public, la Tour restera fermée toute la journée», a indiqué la Société d'exploitation de la tour Eiffel (SETE) dans un communiqué. Avant de préciser que les billets réservés en ligne pour ce vendredi seraient automatiquement remboursés.

Gros blocus des professionnels de santé

L’autre point à surveiller, c’était la mobilisation des professionnels de la santé, qui entendaient frapper fort. Douze syndicats de médecins libéraux et étudiants, qui avaient affiché leur unité cette semaine, prévoyaient une mobilisation massive de leurs troupes, avec cabinets fermés, déprogrammations et «transfert des urgences» vers l'hôpital public.

De nombreux cabinets sont restés fermés vendredi selon les syndicats de médecins libéraux, qui appelaient à une grève reconductible nationale avant de nouvelles négociations tarifaires et l'examen d'une loi controversée au Sénat. Généralistes et spécialistes libéraux étaient appelés à tirer le rideau, annuler les consultations et déprogrammer toutes les opérations prévues, hors urgences vitales, pour «reporter» les patients vers l'hôpital public et démontrer «l'importance de la médecine libérale». «On a eu 60-70% de grévistes en moyenne. À Paris le mouvement n'a pas été très suivi mais en province, énormément se sont arrêtés», a assuré Philippe Cuq, président du Bloc (syndicat de chirurgiens) et porte-parole d'une toute nouvelle «intersyndicale».

Environ les deux tiers des praticiens libéraux ont suivi le mouvement selon deux des principaux syndicats, une participation très variable en fonction des territoires. L'intersyndicale doit décider vendredi soir de poursuivre ou non ce mouvement.


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75 commentaires
  • Butte-Chaumont

    le

    Toujours le même refrain: manifestations pour la paix. manifestations pour les bas salaires.
    Hélas, ça marche encore.

  • Anonyme

    le

    Ce qui revient a une admission de la CGT qu’ils ont au moins 200 000 losers.

  • anonyme

    le

    Binet a hérité de la bosse des maths de Henry Krasucky

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