POUVOIR D'ACHATLe Maire demande aux entreprises qui le peuvent d’augmenter les salaires

Inflation : Bruno Le Maire demande aux entreprises qui le peuvent d’augmenter les salaires

POUVOIR D'ACHATReçues à Bercy par le ministre de l’Economie, les organisations patronales ont redit ne pas vouloir d’une hausse de salaire uniforme
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, lors d'une réunion à Bercy avec les organisations patronales, le 23 mai 2022.
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, lors d'une réunion à Bercy avec les organisations patronales, le 23 mai 2022. - NICOLAS MESSYASZ/SIPA / Pixpalace
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Bruno Le Maire a plaidé lundi pour le pouvoir d’achat des Français. Face à l’inflation qui s’accélère, le ministre de l’Economie a appelé les entreprises qui le peuvent à « augmenter les salaires », lors d’une réunion à Bercy avec les organisations patronales.

« Il faut que nos compatriotes se disent, "ça me rapporte de travailler", et pas "ça me coûte cher" », à cause du prix de l’essence, a ajouté le ministre. « Le retour de l’inflation est une source de préoccupation et d’inquiétude, d’angoisse pour des millions de compatriotes », a souligné Bruno Le Maire, alors que la hausse des prix à la consommation a atteint 4,8 % sur un an en avril.

La réponse « ne peut reposer uniquement sur l’Etat »

S’adressant aux patrons, il a souhaité « que, tous ensemble, nous puissions apporter des réponses à cela », tout en rejetant « des augmentations générales, partout, décidées par l’administration ». « La réponse à l’inflation doit être équitablement partagée (…) Cela ne peut reposer uniquement sur l’Etat », a encore plaidé le ministre.

Faisant écho, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), François Asselin, qui avait rejeté en matinée sur France Info toute « hausse de salaire uniforme », a souligné les marges de manœuvre réduites de nombreuses sociétés. « Une entreprise ne peut distribuer que ce qu’elle gagne (…). Le principe de réalité s’impose à elle ».

Les entreprises ne veulent pas « handicaper l’avenir »

« On a des entreprises qui sont fragilisées, donc il faut faire attention, ne pas handicaper l’avenir, qui est incertain », a abondé Dominique Métayer, président de l’Union des entreprises de proximité (U2P). Les représentants patronaux ont aussi fait valoir les efforts déjà consentis. Face aux tensions de recrutement, « beaucoup d’entreprises ont fait des augmentations individuelles » de salaires, a assuré François Asselin.

En outre, « environ 50 % des TPE/PME ont versé à leurs salariés la prime "Macron" » créée fin 2018, défiscalisée et dont le montant maximal devrait tripler au cours du quinquennat, selon une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Pour inciter davantage d’entreprises à franchir le pas, François Asselin a donc suggéré au gouvernement de les autoriser à verser la prime en plusieurs traites, de façon à contourner d’éventuelles difficultés passagères de trésorerie.

Sur France Info le président délégué du Medef, Patrick Martin, a pour sa part plaidé pour les « dispositifs d’intéressement, de primes ». Ils doivent « permettre de trouver une solution de compromis qui satisfasse tout le monde et ne mettent pas les entreprises en difficulté sur la durée ».

Pour redonner du pouvoir d’achat aux salariés, le coprésident du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI) Frédéric Coirier a lui dit miser sur la baisse annoncée des impôts de production. « Il faut revenir à la moyenne (européenne), pour restaurer les marges de nos entreprises. À partir du moment où elles ont des marges, elles investissent, elles créent de l’emploi et elles peuvent augmenter les rémunérations des salariés », a-t-il expliqué.

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