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Economie

Le conseil d'orientation des retraites moins optimiste dans ses simulations

Le changement d'hypothèses a déplu aux syndicats qui considèrent que cela pourrait inciter à un nouveau recul de l'âge de départ à la retraite.

Le Conseil d'orientation des retraites (COR) fera ses prochaines simulations sur l'évolution des retraites avec un éventail d'hypothèses économiques moins optimistes que précédemment, ont indiqué des sources concordantes à l'AFP. A la suite d'une réunion jeudi matin, cet organisme joue un rôle de "vigie" sur l'évolution future des retraites a décidé de travailler sur la base de quatre hypothèses de croissance de la productivité: +0,4%, +0,7%, +1%, +1,3%.

Cet éventail proposé par son nouveau président Gilbert Cette est plus bas que le précédent, qui était de +0,7%, +1%, +1,3%, et +1,6%. Par ailleurs, à la différence des années précédentes, le COR mettra en valeur dans son prochain rapport - en juin - un "scénario de référence", celui d'une croissance de la productivité de 1%, au lieu de présenter les quatre hypothèses à égalité.

Compromis

Les autres seront étudiées sous la forme d' "études de sensibilité", moins détaillées, a précisé une source interne au COR. Le président du COR aurait souhaité prendre comme référence le scénario de +0,7%, qui lui paraissait plus réaliste au regard de l'évolution de la productivité sur les 10, 15 ou 20 dernières années. Mais ayant déjà obtenu gain de cause sur un éventail un peu plus pessimiste, et l'affichage d'un scénario central, il a proposé ce compromis à +1%, selon les diverses sources interrogées par l'AFP.

La nomination en octobre de Gilbert Cette, en remplacement de Pierre-Louis Bras, avait suscité des critiques chez les syndicats, qui lui reprochaient ses positions en faveur de la réforme et le soupçonnaient d'être un instrument de reprise en main du COR par l'exécutif. Jeudi, la CGT a regretté le changement de méthode. "Quand on prend des hypothèses de croissance basses comme cela, (..) c'est comme si on disait tout de suite qu'il fallait reculer l'âge de la retraite", a déploré Pierre-Yves Chanu, qui représente la CGT au COR.

Changements d'hypothèses déplorés par les syndicats

L'affichage d'importants déficits sur le long terme risque de servir de prétexte au gouvernement "pour dire: on n'a pas été assez loin, il faut une nouvelle réforme", a-t-il ajouté. Mais la CGT "n'adhère pas à l'idée qu'à l'avenir, il n'y aura plus de croissance". Dominique Corona (UNSA) a regretté ces changements d'hypothèses alors que "la stabilité, c'est ce qui permet de comparer les choses d'année en année".

Mais "au moins" le président a-t-il essayé de trouver un consensus, a-t-il ajouté. Le COR qui regroupe 41 membres --parlementaires, représentants du patronat, des syndicats, de grandes administrations et experts-- est rattaché à Matignon mais travaille de façon indépendante.

T.L avec AFP