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Le déficit public grimpe à 5,5% du PIB en France en 2023, bien au-delà des prévisions du gouvernement

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  • France Bleu

Selon les chiffres de l'Insee publiés mardi, le déficit public de la France a atteint 5,5% du PIB en 2023, à 154 milliards d'euros. C'est bien plus que les 4,8% de déficit réalisés en 2022 et que les 4,9% initialement prévus par le gouvernement.

En France, le déficit public grimpe à 5,5% du PIB en 20213, selon l'Insee En France, le déficit public grimpe à 5,5% du PIB en 20213, selon l'Insee
En France, le déficit public grimpe à 5,5% du PIB en 20213, selon l'Insee © AFP - Riccardo Milani / Hans Lucas

Le déficit public de la France a atteint 5,5% du PIB en 2023, à 154,0 milliards d'euros, a révélé mardi l'Insee, soit bien plus que les 4,8% de déficit réalisés en 2022 et que les 4,9% initialement prévus par le gouvernement pour 2023. Ce dérapage s'explique notamment par des recettes qui "ralentissent nettement en 2023", en progression de 2,0% contre +7,4% en 2022, expose l'Institut national de la statistique et des études économiques dans un communiqué.

Elles ont été "pénalisées par le ralentissement de l'économie, des mesures nouvelles sur les prélèvements obligatoires, et un recul des transferts reçus", précise l'institution, évoquant des impôts "quasi à l'arrêt", augmentant "seulement de 0,3% (+2,8 milliards d'euros) après +7,9% en 2022". Les recettes de TVA, notamment, "ralentissent nettement à +2,8% après +7,6%".

Le Premier ministre Gabriel Attal sera invité du journal de 20 heures de TF1 mercredi où il reviendra sur ces mauvais chiffres.

Bruno Le Maire déterminé à "repasser sous 3% du PIB en 2027"

Réagissant à ces mauvais chiffres, Bruno Le Maire a assuré que sa détermination à faire revenir le déficit public français sous les 3% de PIB en 2027 était "intacte et totale". Pour le ministre de l'Économie, les finances publiques "doivent être rétablies", imputant principalement la situation à des recettes moindres que prévu. Bruno Le Maire a indiqué que pour redresser la barre, cela impliquerait "des efforts supplémentaires, plus de détermination, beaucoup de méthode et beaucoup de sang-froid".

Le ministre a réaffirmé qu'il était "opposé à toute augmentation d'impôts". "On peut parfaitement faire des économies sur la dépense publique sans aller piocher dans les poches des Français et je reste totalement opposé à toute augmentation d'impôts sur nos compatriotes", a déclaré le ministre sur RTL, en relevant que les entreprises aussi "payent des impôts". Il s'est uniquement montré ouvert à une hausse de la contribution sur la rente inframarginale des énergéticiens, gonflée ces dernières années par la hausse des prix de l'énergie.

Un dérapage "important" et "très, très rare" pour le président de la Cour des comptes

Le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a pointé du doigt un dérapage "important" et "très, très rare". "Je ne suis plus surpris, on supputait ce chiffre depuis quelques jours, mais c'est tout de même un dérapage dans l'exécution qui est important, pas tout à fait inédit mais très, très rare", a-t-il estimé sur France Inter.

Les dépenses ralentissent "un peu"

Les dépenses ont elles aussi "un peu" ralenti : "elles augmentent de 3,7% après +4,0% en 2022", indique l'Insee. "En proportion du PIB, les dépenses continuent de reculer et s'établissent à 57,3% du PIB après 58,8% en 2022", précise-t-il, mais elles restent cependant "sensiblement supérieures à l'avant Covid (55,2% du PIB en 2019)". Les dépenses de fonctionnement (+6,0%) et les prestations sociales "accélèrent" (+3,3%, après +1,2% en 2022), portées "par la revalorisation des prestations indexées sur l'inflation", indique l'institution.

"Les rémunérations versées accélèrent également : +4,6% après +4,4%, avec l'effet en année pleine de la revalorisation indiciaire de juillet 2022, la revalorisation de juillet 2023, et un emploi public plus dynamique que les années précédentes", est-il précisé.

Bien au-delà des prévisions du gouvernement

Le chiffre de l'Insee sur le déficit était particulièrement attendu car chaque décimale compte pour les finances publiques. "Pour faire simple, chaque 0,1 point" de PIB de déficit supplémentaire en 2023 "représente environ 3 milliards" d'euros manquant dans les caisses de l'État, a expliqué à l'AFP l'économiste Mathieu Plane.

Le gouvernement avait prévenu début mars que le déficit serait "significativement" plus élevé que les 4,9% initialement prévus et les spéculations allaient bon train depuis une semaine sur le chiffre exact, depuis notamment l'évocation par la presse d'un déficit à 5,6% du PIB. La dette publique française atteint elle 110,6% du PIB fin 2023, a précisé l'Institut national de la statistique et des études économiques. C'est moins qu'en 2022, où elle s'affichait à 111,9%, mais presque un point de pourcentage au dessus de la prévision du gouvernement (109,7%).

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