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Les démissions ralentissent mais restent supérieures à leur niveau d'avant-crise

Pour la deuxième fois consécutive, le nombre de démissions a reculé en France entre le quatrième et le troisième trimestre 2022. Elles demeurent malgré tout nettement supérieures à leur niveau de 2019.

Le marché du travail serait-il en train de connaître ses premiers signes d'essoufflement? Selon une note de la Dares publiée ce lundi, les embauches en France ont reculé pour la deuxième fois consécutive au quatrième trimestre 2022 avec 6,5 millions de contrats signés, soit 1,6% de moins qu'au trimestre précédent.

Après le pic du deuxième trimestre 2022, les démissions qui avaient fortement augmenté au cours de la période de reprise post-Covid, se replient elles aussi de nouveau. 472.617 démissions de CDI ont été recensées au quatrième trimestre 2022. C'est 1,1% de moins qu'au troisième trimestre déjà marqué par un recul de 2,2%.

Mais il est encore trop tôt pour parler de retournement du marché. Les embauches sur l'ensemble de l'année 2022 (26,1 millions) sont en effet restées supérieures de 6% à leur niveau de 2019 (24,6 millions). De la même manière, le nombre de démissions (1,9 million) demeurait plus élevé en 2022 de près de 25% par rapport à la période d'avant-Covid (1,5 million).

Au total, tous motifs confondus (licenciements, départs en retraites, ruptures conventionnelles...), les démissions ont représenté 45% des fins de CDI l'an dernier. Sans compter les fins de période d'essai et les ruptures conventionnelles, respectivement en hausse de 30 et 14% entre 2019 et 2022, qui peuvent s'apparenter dans certains cas à des formes de démissions qui ne disent pas leur nom.

Des taux de démission qui restent élevés

Les démissions de CDI au quatrième trimestre 2022 étaient supérieures à leur niveau d'avant-crise dans tous les secteurs: +36,4% dans l'industrie agroalimentaire, +27,3% dans l'information et la communication, +24,6% dans le commerce, +16,7% dans l'hébergement-restauration... Une tendance qui montre que les salariés ont gagné en pouvoir de négociation dans un contexte de difficultés de recrutement rencontrées dans plusieurs branches d'activité.

Le taux de démission de CDI reste de surcroît particulièrement élevé: en moyenne en 2022, sur 100 contrats à durée indéterminé, 11,4% ont pris fin en raison d'une démission. C'est près de deux points de plus qu'en 2019.

Cette proportion est encore plus élevée dans le secteur de l'hébergement-restauration (31,2%, contre 27,7% en 2019), du commerce (12,8%, contre 10,3%) ou la construction (11,7%, contre 10,4%).

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco