- Pour la douzième journée de mobilisation, la participation était bien moins importante dans les cortèges : 380 000 selon le ministère de l’intérieur dans toute la France, contre 570 000, jeudi dernier. La CGT en revendique 1,5 million, en-deçà des 2 millions rencensés le 6 avril. A Paris, où le cortège est passé près du siège du Conseil constitutionnel protégé par un gros dispositif policier, les autorités parlent de 42 000 manifestants, les syndicats en revendiquent 400 000. Des violences ont eu lieu dans certains cortèges à Rennes, Nantes et Lyon.
- Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a affirmé jeudi que le combat syndical contre la réforme des retraites était « loin d’être terminé », se projetant vers de « grandes manifestations populaires le 1er mai ». « Contrairement à ce qu’espère le gouvernement, le mouvement n’est pas fini », a renchéri à ses côtés la numéro un de la CGT Sophie Binet, réaffirmant, peu avant le départ du cortège parisien, que le président « ne peut pas gouverner le pays tant qu’il ne retire pas cette réforme ».
- Des actions « coup de poing » ont été lancées dans la matinée avec le blocage d’axes routiers et ferroviaires dans plusieurs villes, d’un dépôt de camions poubelles à Aubervilliers et de l’incinérateur de déchets d’Ivry-sur-Seine, près de Paris. Des manifestants ont envahi à la mi-journée le siège de LVMH situé 22 avenue Montaigne, dans le 8e arrondissement de Paris, qui abrite également un magasin Louis Vuitton. « On vient symboliquement et pacifiquement donner l’idée au gouvernement de prendre l’argent dans la poche des milliardaires », a déclaré sur place un militant de SUD-Rail, Fabien Villedieu, au lendemain de l’annonce par LVMH d’une forte croissance de son chiffre d’affaires. Des poubelles ont été déposées devant le Conseil constitutionnel pour bloquer l’entrée, qui a été par la suite dégagée par les forces de l’ordre.
- Dans les raffineries de TotalEnergies, où la grève reconductible menée depuis début mars avait récemment pris fin, 20 % des salariés postés dans la matinée ont cessé le travail, a indiqué un porte-parole du groupe. Les expéditions en provenance des sites de Donges (Loire-Atlantique) et de la Mède (Bouches-du-Rhône) ont été interrompues, a-t-il ajouté.
- Dans les transports publics, le trafic était, comme prévu, quasi normal à la RATP tandis que la circulation des trains SNCF ne devait être perturbée que « sur certaines lignes ».
- Face à l’intransigeance du gouvernement, qui a martelé qu’il ne renoncerait pas à la réforme, tous les regards sont tournés vers le Conseil constitutionnel. Ce dernier annoncera vendredi « en fin de journée » s’il valide le projet de réforme des retraites, ou s’il le censure en partie ou dans sa totalité. Il jugera aussi si la demande de référendum d’initiative partagée (RIP) de la gauche est recevable ou non.
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