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Près d'un cadre sur deux souhaite quitter son entreprise

L'insatisfaction monte chez les cadres, à tel point que près de la moitié d'entre eux, 44%, envisagent de quitter leur entreprise cette année, selon le dernier baromètre Cadremploi.

Y aurait-il un malaise chez les cadres français? Selon la dernière édition du baromètre Cadremploi, réalisé par l'Ifop, 20% des cadres ne sont pas satisfaits de leur situation professionnelle. Cela représente 6 points de plus que l'an dernier. Parmi les principaux motifs d'insatisfaction: les problèmes de management. 59% des cadres interrogés souffrent d'un manque de reconnaissance ou se plaignent de leurs managers. La question des salaires arrive en deuxième position, citée par 51% des cadres.

Résultat, entre cette insatisfaction et un marché de l'emploi très dynamique, les cadres ont de plus en plus la bougeotte. 44% envisagent de quitter leur entreprise cette année. Là encore, c'est 6 points de plus que l'an dernier et du jamais vu depuis 2018. Preuve que certains y songent vraiment: près de la moitié d'entre eux est déjà dans une démarche active et consulte régulièrement les offres d'emploi. 

Le phénomène des salariés "boomerang"

Mais que les employeurs se rassurent. Les salariés partent parfois pour mieux revenir. C'est même une tendance qui monte en puissance, à tel point que les experts des ressources humaines ont fini par donner un nom à ce profil: "les salariés boomerang". Selon le baromètre Cadremploi, 9% des cadres ont déjà démissionné d’une entreprise pour y être réembauché quelques temps après. Un phénomène contagieux: "la moitié de ceux qui ont assisté au retour d’un de leurs collègues serait tentée de le faire".

Un tel mouvement présente plusieurs avantages. L'employeur a ainsi la garantie d'avoir un salarié qu'il connaît déjà et qui est déjà formé. Un gain de temps précieux. Quant au salarié, il en profite souvent pour négocier un meilleur poste ou un meilleur salaire. Selon Carole Ferté, la directrice des études de Cadremploi, revenir dans son ancienne entreprise s’accompagne généralement d’une augmentation.

Quant aux entreprises qui ne souhaitent pas voir partir leurs salariés, plusieurs leviers peuvent être utilisés pour retenir les talents. Parmi les mesures particulièrement plébiscitées par les cadres, près de la moitié d'entre eux considère que le télétravail est un facteur déterminant. Enfin, 43% d'entre eux souhaitent pouvoir travailler 4 jours par semaine, sans perte de salaire. 

Par Caroline Morisseau