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Présidentielle : le Medef fait passer aux candidats leur grand oral

Le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.
Le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. ERIC PIERMONT / AFP

À l'approche des présidentielles, le patronat veut connaître les programmes économiques des différents partis.

Après avoir dévoilé ses propositions pour le prochain quinquennat, le Medef met ce lundi à l'épreuve les principaux candidats à l'élection présidentielle sur leur programme économique, à l'exception d'Emmanuel Macron qui ne s'est pas encore déclaré. Les postulants à l'Élysée présenteront à tour de rôle, pendant 20 à 25 minutes chacun, la politique qu'ils entendent mener en direction des entreprises, avant de répondre aux questions des adhérents de la principale organisation patronale française qui leur seront soumises par deux journalistes de BFM Business.

L'événement se déroulera à l'incubateur de start-up Station F, dans le 13ème arrondissement de Paris. Certains candidats ont déjà pris position sur des demandes formulées par le Medef, qui attend des candidats des propositions sur la compétitivité et les compétences, au moment où l'économie française sort de la crise sanitaire, mais se trouve confrontée à une pénurie de main-d’œuvre et à l'inflation.

Tandis que le Medef veut baisser les impôts de production de 35 milliards d'euros sur cinq ans pour les ramener dans la moyenne européenne, Valérie Pécresse s'est ainsi engagée à aller dans ce sens, mais elle entend pour partie lier cette baisse à la réduction en parallèle de la dette publique.

Baisse des impôts sur la production

«Je commencerai par supprimer la C3S, qui est une taxe absurde sur le chiffre d'affaires», a-t-elle déclaré la semaine dernière, lors d'un événement rassemblant des patrons d'entreprises de taille intermédiaire (ETI). Concernant deux autres de ces impôts, la CFE et la CVAE, dont le montant a déjà été réduit durant le quinquennat sortant, la candidate LR a toutefois ajouté qu'une nouvelle réduction ne pourrait intervenir que «quand la baisse effective des dépenses nous le permettra(it)».

Également entendu par les dirigeants d'ETI, le candidat d'extrême droite Eric Zemmour a plaidé pour une suppression de la CVAE et de la C3S «en priorité», tout en voulant instaurer des «zones franches» où les entreprises ne paieraient ni impôts de production ni impôts sur les sociétés pendant cinq ans suivant leur installation.

Si le Medef est favorable à un mécanisme de compensation carbone aux frontières de l'Europe, la proposition de Yannick Jadot de bonus-malus climatique «dans la fiscalité des entreprises en fonction de la nature des activités» risque de moins bien passer, notamment auprès des industriels qui exercent des activités polluantes.

ISF, IFI ou IFF

Autres pierres d'achoppement potentielles: «le rétablissement des impôts de production supprimés en 2021, afin d'alimenter un fonds de soutien aux mutations et à l'innovation industrielle», que le candidat écologiste a mis à son programme, ou sa proposition d'augmenter le Smic de 10% sur cinq ans et d'obliger à la renégociation des minima conventionnels inférieurs au salaire minimum.

Marine Le Pen promet pour sa part que l'augmentation de 10% de tous les salaires jusqu'à trois fois le Smic qu'elle envisage sera exempte de cotisations patronales. Mais le remplacement de l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) par un impôt sur la fortune financière (IFF) «pour taxer la spéculation», pourrait faire grincer quelques dents au Medef. À gauche, le rétablissement et le triplement de l'impôt sur la fortune (ISF) voulu par le communiste Fabien Roussel risque lui de rencontrer une franche opposition tout comme sa proposition de semaine de 32 heures qu'il partage avec l'insoumis Jean-Luc Mélenchon.

Ce dernier veut aussi instaurer un quota maximal de 10% d'emplois précaires dans les PME et de 5% dans les grandes entreprises, abroger la réforme de l'assurance-chômage ou revenir sur les privatisations des autoroutes ou de la Française des Jeux: autant de mesures qui ont peu de chances de lui valoir la sympathie de l'auditoire. Lors d'un débat sur France 2 le 10 février, le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux avait néanmoins reconnu que Jean-Luc Mélenchon était «prêt à gouverner», tout en mettant en garde contre une trop forte taxation des profits qui amènerait les patrons à «arrêter d'embaucher» et à «arrêter d'investir».

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13 commentaires
  • Pancrace Briochet

    le

    Affichage ! En 2017, on se souvient de M Minc, au bord de l'extase, à propos du candidat Macron : "Il a la grâce !" Ce dernier a été adoubé par l'oligarchie, française et internationale, voire soutenu et financé par elle (On devra aussi prendre en compte le vote de la "ménagère de plus de 50 ans" et le transfuge d'honnêtes politiciens ayant l'âge de maroquiner). Cinq ans plus tard, un des mandants de la synarchie fait le bilan... Certes, les salaires n'ont pas augmenté et le chômage n'a pas beaucoup baissé ; mais, y-a eu crise ! Nous avons quand même été bien servis en dividendes, quoique, "en même temps", le pays se soit sérieusement endetté. Bref, nous parions sur la même monture, - pas la crise bien sûr...

  • Mouais59

    le

    "Et nous augmenterons les salaires et réduirons nos dividendes. Nous penserons à l'intérêt de tous et pas seulement au nôtre et arrêterons d'exiger une baisse des charges". Non ? Roux de Bézieux ne l'a pas dit ? Ah bon, j'aurais cru. Au fait, et le million d'emplois promis par son prédécesseur ? On l'avait bien entendu celui-là, non?

  • Clay Zen

    le

    J'imagine très bien Nathalie Arthaud ou Mélenchon devant le Medf.

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