Au lendemain d’une rencontre infructueuse avec Elisabeth Borne, les syndicats organisent jeudi 6 avril une onzième journée de mobilisation, espérant une nouvelle démonstration de force. Face à l’intersyndicale conviée à Matignon, mercredi, la première ministre est restée inflexible sur le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans.
Le 28 mars, la mobilisation avait marqué le pas, avec, selon le ministère de l’Intérieur, 740 000 manifestants en France, « plus de 2 millions » selon la CGT.
Cette fois, les autorités attendent de source policière entre 600 000 et 800 000 personnes, dont 60 000 à 90 000 à Paris, où le défilé ira d’Invalides à place d’Italie. Quelque 11 500 policiers et gendarmes seront mobilisés, alors que les derniers cortèges ont été émaillés de tensions.
Le nombre de grévistes fléchit aussi. La SNCF prévoit de faire rouler trois TGV sur quatre et un TER sur deux, un trafic en nette amélioration par rapport aux journées précédentes. Le trafic sera « quasi normal » pour le métro et le RER à Paris.
Dans l’Education nationale, autour de 20 % des enseignants du primaire seront en grève, selon le Snuipp-FSU.
Nouveau préavis de grève chez les éboueurs parisiens
Mardi, le groupe pétrolier Esso-ExxonMobil a annoncé le redémarrage de la production de sa raffinerie de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime). La raffinerie voisine de TotalEnergies, à Gonfreville-L’Orcher (Seine-Maritime), est la seule dont la production est encore arrêtée en raison de la grève.
Si les éboueurs parisiens ont repris le travail, un nouveau préavis a été déposé pour le 13 avril.
Une intersyndicale est prévue dans la soirée au siège de Force ouvrière, au cours de laquelle les syndicats devraient annoncer une nouvelle journée de mobilisation avant la décision du Conseil constitutionnel.
Laurent Berger espère que le Conseil censurera « l’ensemble de la loi » le 14 avril. A défaut, un feu vert à la procédure de référendum d’initiative partagée (RIP) sur les retraites pourrait aussi « être l’occasion de ne pas promulguer cette loi et de repartir sur de bonnes bases », a-t-il estimé.
Dans cette hypothèse, les syndicats prévoient de mettre toute leur énergie pour réunir les quelque 4,87 millions de signatures requises.
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