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Retraites complémentaires: le magot de l'Agirc-Arrco, enjeu de nouvelles négociations paritaires

Contrairement au régime général, l'Agirc-Arrco dégage ces dernières années de copieux excédents: 2,6 milliards en 2021 et plus de 5 milliards en 2022.

Après la réforme des retraites, les partenaires sociaux ouvrent mardi matin d'importantes négociations sur les modalités de fonctionnement du régime complémentaire des salariés du privé, l'Agirc-Arrco, dont les caisses pleines laissent une marge aux syndicats pour améliorer les droits des travailleurs.

Comment préparer sa retraite à 45 ans ?
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14:59

Géré paritairement, ce régime verse chaque année plus de 87 milliards d'euros de pensions à 13 millions de retraités. Alors que le dernier accord-cadre, conclu en 2019, arrive à échéance, syndicats et patronat disposent d'un délai resserré d'un mois pour définir les règles qui s'appliqueront dès le 1er novembre, pour la période 2023-2026.

Cinq séances de négociations sont prévues, jusqu'au 4 octobre.

Magot

Contrairement au régime général, l'Agirc-Arrco dégage ces dernières années de copieux excédents: 2,6 milliards en 2021 et plus de 5 milliards en 2022.

Les comptes devraient rester durablement dans le vert, selon les prévisions du gouvernement, qui tablait en janvier sur un surplus de 1,7 milliard cette année et jusqu'à 6 milliards en 2030, grâce au report de l'âge légal à 64 ans. Le système a par ailleurs 68 milliards d'euros de "réserve", soit largement de quoi respecter sa "règle d'or", qui impose de disposer d'au moins six mois de versements d'avance.

Après l'échec du mouvement contre la réforme des retraites, les syndicats comptent bien exploiter ce magot.

"Nous allons y aller de façon très offensive, pour limiter l'impact de la réforme" du régime général, a promis la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet sur France inter.

Les montants versés aux retraités par l'Agirc-Arrco "représentent entre 20 et 60% du montant de la pension" totale, a-t-elle rappelé. "FO entend que (cette) +bonne santé+ profite aux travailleurs, actifs et retraités", a aussi avancé Force ouvrière sur le réseau X (ex-Twitter).

Bonus/malus

Les syndicats devraient au moins obtenir la suppression du "bonus/malus", entré en vigueur en 2019.

Ce mécanisme, mis en place dans une période de vaches maigres, pour renflouer les caisses, visait à inciter les salariés à travailler un an de plus - soit à l'époque jusqu'à 63 ans - alors même qu'ils remplissaient déjà les conditions pour partir à taux plein.

A défaut, ils voyaient leur retraite complémentaire amputée de 10% pendant trois ans. Avec le décalage de l'âge légal à 64 ans, ce système n'a "plus de sens", plaident les organisations syndicales.

Dans un contexte d'inflation, la CGT comme FO réclament par ailleurs une revalorisation des pensions. Une éventuelle baisse des cotisations pourrait aussi être au menu.

OC avec AFP