Nous donnons ici la parole à notre collègue Jean-Louis Lequeux pour une tribune en forme de coup de gueule…
Les professions informatiques ont, depuis plus d’une décennie, subi le contrecoup du “Village mondial” et de ses innombrables nouveautés : télétravail, travail en connexion permanente, mode 24×24 et 7×7 assuré pour la soi-disant satisfaction des clients, réseau social d’entreprise en remplacement des courriels, etc.
Aujourd’hui, à l’aune du Web 2, du Nuage Numérique, des Données Massives… les grandes entreprises commencent à mettre en œuvre des systèmes qui permettront beaucoup de prouesses nouvelles: géolocalisation, détection des tendances etc. Certes, tout cela est déjà possible dès aujourd’hui ; mais leur exploitation à très grande échelle auprès des clients (et naturellement des salariés) ne pourra se faire que grâce aux technologies de Cloud Computing, Big Data Management, etc. – Vous avez certainement traduit vous-même ces termes que nous nous sommes efforcés d’utiliser en Français. Toute cette haute technologie sera – bien entendu – au service du client. Par exemple, grâce à la géolocalisation des véhicules, tel assureur permettra à un client qui ne sort sa voiture qu’un jour par mois, de diviser sa prime d’assurance par deux – vous aurez noté par vous-même que le gentil client, lui, divise le risque du gentil assureur par… 30 ! Ce n’est qu’un exemple…
Évidemment, des professions non informatiques seront concernées par ces aspects de l’i-Réalité: commerciaux, inspecteurs et autres… Bien évidemment cette mutation s’accompagnera – mais ne faudrait-il pas utiliser dès maintenant le présent ?— d’une modernisation de la dotation de ces catégories de personnels: téléphones futés (smartphones), tablettes (non: tablets car avec deux “t” et un “e” c’est celle de la photo illustrant cet article), etc.
Assurément, beaucoup de nos collègues sont fiers des prouesses techniques de leur entreprise. Et ils ont raison. D’ailleurs les plus jeunes d’entre nous, ceux des “Y and Z Generations” (et des Générations aA, aB, aC, … qui viendront après) sont déjà habitués à ces nouvelles technologies. Bien entendu, les fonctions de Vision Augmentée, Mesure de PITRE (Performances Individuelles en Temps Réel Elapse) permettront également un Lean Management enrichi : ainsi, les salariés connaîtront-ils leurs pics et leurs trous afin d’être encore plus efficaces ! En l’absence de lignes directrices, régnera le flou entre “quand commence la vie privée” et “quand se termine la mission ?”. Avec la facilité à rester connecté à 100%, se déconnecter pourra pourquoi pas, être considéré comme un abandon de poste ! Et puis, travail et loisir devenant toujours plus intimement liés, le salarié lui-même voudra-t-il encore se déconnecter ?
Surtout n’oubliez pas le BÊT (Bien-Être au Travail), ou “Well Being at Work”! Tout cela nous conduit donc à profiter de ces quelques lignes pour lancer ces deux néologismes : “i-Réalité” désignant ce monde de “l’hyperconnexion”.
Cher lecteur, chère lectrice, ne pensez surtout pas qu’à la FIECI, nous en soyons restés à la tablette de cire et à ses stylets, comme ceux des deux photos illustrant ce texte. Deux superbes objets romains du IIIe siècle après J.C., exposés au Musée Archéologique de Saintes!
Simplement, il est grand temps de devenir réalistes face à l’iRéalité! Sans aucun cadre, tel que l’avenant du 1er avril 2014 qui instaure une obligation de déconnection pour les salariés en forfait jours, la porte sera grande ouverte pour l’“Hyper-connection forever!”… Et en anglais en plus… En franglais on mettrait un “x” à la place du “ct”). En somme, encore plus productifs qu’en travaillant le dimanche !
Bon… Réveillez-vous, chers collègues ! Il vaudrait beaucoup mieux engager des négociations le plus tôt possible… Et pourquoi pas sur le mode ANI ?