Quatre mois après que le délégué syndical CFE-CGC de WWF France ait pris l’initiative de déclencher une grève massivement suivie pour dénoncer des méthodes managériales brutales internes et des licenciements injustifiés, la direction du WWF-France a décidé de licencier ce dernier “pour faute grave”.
L’inspection du travail, après enquête, a établi que cette tentative de licenciement avait un lien direct avec les mandats syndicaux de cet élu et a refusé d’autoriser le licenciement le 6 juin dernier. Malgré ce refus, la direction a décidé de s’acharner et veut contester la décision de l’inspection du travail. Dans un contexte social interne déjà lourd : crise des valeurs, plus de 35 % de turn over, au moins 55 arrêts maladie depuis janvier 2013 et plus de 70 en 2012, une condamnation du WWF France devant le conseil des Prud’hommes en mai dernier… La direction du WWF France souffle sur les braises et a lancé une réorganisation profonde aux conséquences lourdes sans même recueillir l’avis des salariés et de leurs représentants ; en pratiquant le chantage à l’emploi. Et pourtant, les objectifs du WWF-France sont officiellement de créer un monde où “homme et nature vivent en harmonie”.
Et ironie, la direction donne des leçons de “Responsabilité Sociale” au monde et aux entreprises partenaires du WWF-France. Ces méthodes déjà inacceptables dans une entreprise “normale” deviennent indignes dans une fondation d’utilité publique qui vit essentiellement de la générosité de ses donateurs, de l’engagement de sa centaine de salariés permanents et du temps que lui accorde ses bénévoles. La tentative de licenciement du délégué syndical CFE-CGC est un nouvel épisode d’une chronique de la dégénérescence qu’inflige la direction à l’organisation du Panda.