Le groupe Atos en France (aujourd’hui moins de 14.000 salariés pour cette GBU en décroissance constante) est à la croisée des chemins pour cette rentrée 2013. Avec des résultats en berne, l’entreprise demande constamment plus de flexibilité à son personnel. Les licenciements de salariés sans cause réelle et sérieuse, ont continué durant cet été. Leurs dossiers, qui devaient logiquement aboutir aux Prud’hommes, ont été refermés à l’issue de transactions. Ils ont abouti au départ de collaborateurs qui ” résistaient”, sans avoir à passer par un PSE. Les délégués syndicaux de la CFE-CGC ont donc été amenés à prodiguer leurs conseils, en juillet et août, encore plus que de coutume. En parallèle, les collaborateurs sont astreints à travailler de plus en plus loin, dans des conditions toujours plus improbables. Il y a, en toile de fond, la menace sourde d’une nouvelle application de l’article 8 de la convention collective des bureaux d’études ( Syntec) , déjà utilisée dans les années 2009/2010, en période de crise. Les ingénieurs d’Atos s’étaient retrouvés alors chauffeurs de camionnettes, installateurs de PC ou en centres d’appel.
Une partie des cadres d’Atos soupçonne le Syntec d’organiser sans l’afficher leur descente sociale. Ils constatent que la précarité des cadres a commencé avec l’accord de janvier 2012, dénoncé par la CFE-CGC, qui facilite le chômage partiel dans notre branche. Et ils pensent qu’elle pourrait se poursuivre avec la généralisation de l’article 8 de la convention collective des bureaux d’études par la remise en cause de la position de cadre des ingénieurs. Dans les négociations programmées pour l’année prochaine, les ingénieurs des bureaux d’études seraient tout simplement affectés à des emplois et ne conserveraient qu’une « présomption à être cadres ».
Pour cette rentrée encore, Atos a changé de physionomie. L’entreprise a isolé des groupes de compétences, entre autres au sein d’Atos Intégration, l’une de ses filiales importantes. Elle les a dotés parfois d’un statut juridique. C’est ainsi qu’elle a créé Atos AT (Assistance Technique), Atos Worldgrid (pour le marché de l’énergie). Mais Atos Intégration n’est pas la seule concernée par ce remue-ménage: AMF (Atos Management France) voit une partie de son personnel externalisée et une partie du personnel Atos Worldline a été réaffectée à Atos Intégration. Ces grandes manœuvres laissent penser que des opérations d’achat/revente de structures entières sont déjà programmées.