Publié par chabot silvère le 15 decembre 2009
2010 : sortir du tunnel ?
Par Michel de La Force
Après 2008, année du tsunami financier, nous aurons vécu l’année 2009 comme celle, douloureuse, du reflux. Nous avons du faire les bilans, et
constater l’ampleur des dégâts sur les économies ; dénombrer les victimes, salariés licenciés, plans sociaux, départs “volontaires”…
Nous avons entendu bien des appels à la patience, venus des gouvernants, des dirigeants d’entreprises, des banquiers rescapés de la tourmente.
De fait, les salariés ont globalement fait preuve d’un calme et d’une modération exemplaires.
En cette fin d’année s’observent ici et là les signaux de reprise de l’économie. Les bonus des traders atteignent à nouveau des niveaux insensés. Mais les salariés, notamment nos collègues cadres, sont loin d’en avoir fini avec les dégât s de la crise 2008. Le chômage repart à la hausse. Les recrutements sont partout f reinés. Ceux qui gardent leur emploi courbent souvent l’échine.
Quant à évoquer les évolutions de salaires… on approche là le zéro pointé…
À l’heure où chacun aspire à vivre une année 2010 meilleure à tous égards, ce constat délétère appelle à mes yeux trois commentaires.
Le premier ne doit pas être qu’un voeu sans lendemain. Je mettrai toute mon énergie, aux côtés des collègues adhérents de la FIECI, pour qu’il n’en soit pas ainsi.
Les entreprises et leurs dirigeants doivent tirer toutes les conséquences de la responsabilité sociale de leurs salariés, depuis deux ans. Ils le doivent, pour s’en inspirer ! Pour à leur tour procéder à une véritable évolution culturelle. En 2010, ils auront devant eux, aux tables des négociations, les dossiers de la formation professionnelle, des négociations salariales, de la santé au travail, des discriminations (seniors, femmes, handicapés, jeunes).
Sur tous ces sujets, nous attendons qu’ils considèrent les représentants des personnels et les organisations syndicales comme des interlocuteurs responsables et pertinents, loin de toute morgue, de toute arrogance. Nous sommes des passeurs de réalités. La responsabilité sociale doit être l’affaire de tous. Le deuxième commentaire, découle du précédent. L’absurdité où nous conduisent les logiques exclusivement financières et comptables devient intolérable. Il faut remettre l’économie au ser vice des hommes. L’inverse nous conduit droit dans le mur.
Enfin, mon troisième commentaire interpelle la société française dans son ensemble. Dans trois ans, et chacun sait que cela passe très vite, les règles de la représentativité syndicale auront changé dans not re pays. Certaines des centrales que nous connaissons n’existeront peut- être plus en 2013. On verra des regroupements, des alliances… et nombre de désillusions. Il m’apparait essentiel, indispensable, que dans trois ans existe toujours, dans le paysage syndical, une organisation représentative des centaines de milliers de salariés que sont les “cadres”, ingénieurs, techniciens supérieurs, agents de maitrise. Pour défendre “aussi” leurs revendications spécifiques ; mais surtout , dans l’intérêt bien compris du corps social tout entier. Car ces catégories qu’on a trop souvent fait passer pour privilégiées sont en réalité essentielles au développement économique du pays, au dynamisme des ent reprises qui le font vivre.
Joyeuses fêtes de fin d’année à tous, chères et cher s collègues.
Michel de La Force