
Publié par Chabot Silvère le 16 février 2010.
Michel, vous êtes Président de la FIECI depuis un an. Quel premier bilan souhaitez vous dresser, spontanément ?
Je préférerais m’appuyer sur ce qui a été realisé par notre collectif depuis un an, pour mieux définir ce qui nous reste à faire. Certes, nous avons à notre actif des chiffres encourageants (lire page 2). Nous fournissons un réel effort au plan des échanges entre la Fédération et ses adhérents.
Nous avons commencé l’amélioration de nos outils de communication, et nous allons continuer dans cette voie. Ce que je souhaite, dans ce nouveau numéro de Passerelles Cadres, c’est faire passer un message fort à tous nos adhérents, et au-delà, à tous nos collègues : les enjeux qui nous attendent ne sont pas limités à l’année 2010. Tout ce que nous mettons en oeuvre depuis un an, poursuit un seul objectif : être les plus forts possibles, le mieux implantés dans les entreprises, afin d’asseoir ainsi notre légitimité à l’échéance de 2013.
Pouvez-vous repréciser cet enjeu pour les lecteurs?
Avec la Loi du 20 août 2008, les critères de représentativité des syndicats changent. Il faut pour demeurer représentatif dans l’entreprise, recueillir au moins 10 % des suffrages au premier tour des élections ; mais aussi “avoir des effectifs et des cotisants suffisants”. Cela signifie que nombre d’adhérents vont devoir sensiblement étoffer leur section syndicale.
En deçà des 10 % et du respect de ces critères, nos délégués syndicaux perdront toute légitimité pour négocier.
De plus, au plan national, les Confédérations devront représenter au moins 8 % des voix, lorsqu’en 2013 le Haut Conseil du Dialogue Social définira pour la première fois la liste des “organisations syndicales reconnues représentatives au niveau national”. Le paysage syndical risque d’être fort bouleversé demain. Quels syndicats “ouvriers” seront encore présents ? Quels autres auront disparu ? Le syndicalisme cadre existera-t-il encore sous la forme actuelle ? Pour une petite fédération comme la nôtre, le travail combatif doit être conduit dès à présent, sans relâche. Nous devons être énergiques, battants, pugnaces, créatifs dans nos démarches.
Pour convaincre nos adhérents d’affirmer leur engagement, et identifier parmi leurs collègues, ceux qui peuvent nous rejoindre.Plus que jamais, une représentation syndicale des personnels cadres va s’avérer indispensable.Elle devra leur apporter un discours spécifique.
Cette nouvelle règle du jeu représenterait une vraie opportunité à saisir ?
J’en suis convaincu. Si on se replie sur soi, autant renoncer de suite ! Si au contraire nous savons, dans les entreprises, être plus actifs et confiants dans notre discours, nous nous imposerons alors comme des représentants démocratiques modernes, dignes de confiance, parce que réellement en phase avec les problèmes sociaux et sociétaux d’aujourd’hui.
Concrètement, comment cela peut-il se traduire ?
Un syndicat moderne doit selon moi, non seulement “soutenir et aider” les actions d’amélioration de conditions de travail, de salaires, et être force de proposition pour améliorer tout ce qui peut l’être dans les relations sociales et humaines, au sein de l’entreprise. Il doit aussi être un soutien auprès de chaque personne adhérente, en lui apportant des services pensés pour elle. Nous avons là un vaste chantier pour l’avenir, et dès aujourd’hui nous pouvons annoncer troisinitiatives.
Pour nos collègues souhaitant gagner en expertise, nous allons développer notre offre en matière de formations. Et pour mieux les accueillir, pour optimiser les sessions, nous avons rénové et agrandi nos locaux. Ce dispositif est opérationnel.
Nous allons renforcer dès mars prochain notre prestation de conseil juridique, pour aider encore plus efficacement chaque adhérent en butte à un problème collectif ou individuel. Ce soutien-là est indispensable, en une période où se multiplient plans sociaux, incitations aux départs “plus ou moins sincèrement” négociés, pressions de toutes sortes sur les personnes.
Dans un contexte de judiciarisation forcenée, nous allons agir en véritable assistance juridique auprès de nos adhérents.
Enfin, nous avons beaucoup travaillé ces derniers mois pour proposer à nos adhérents une offre individuelle, comparable à celles des Comités d’Entreprise, en matière de loisirs et de voyage. Nous nous associons à un grand spécialiste du voyage social pour créer un site qui proposera les meilleures offres des tour-operators, des accès aux cinémas et à de nombreux spectacles au niveau national, et toujours avec des réductions
significatives. Vous lirez dans ce numéro la présentation (lire page 3) de ce service, gratuit pour nos adhérents, qui satisfera notamment ceux ne bénéficiant pas de CE assez structurés.
Cette offre sera bientôt disponible dans un cadre contractuel simplifié, pour nos collègues élus en charge de ces sujets, en tant qu’outil de développement syndical.
Pour nous, un syndicat moderne doit proposer un réseau solide et solidaire, apporter à ses adhérents une offre de services opérationnelle au plan social comme au plan de la vie en société. Il doit aussi favoriser les échanges entre nous. A cet égard, notre site internet se met ces joursci au diapason. Nous le voulons plus riche en contenus éditoriaux, plus performant au plan de la navigation, et aussi plus interactif.
Notre fédération s’est mise en mouvement, et que vous dire de plus.. sinon d’inviter chacun à s’emparer de ces nouveaux outils, et de les faire vivre au mieux !
Michel de La Force
(Propos recueillis par Hervé Resse)
Cliquez ici pour télécharger l’article au format PDF