Publié le 25 juillet 2007.
par Bernard Van Craeynest
À chaque veille des vacances estivales, on me demande souvent si la rentrée sera «chaude». Invariablement, je réponds ; «ça dépend !». Mon baromètre n’est pas celui qui saura mesurer je ne sais quel dérèglement climatique, mais celui qui saura déterminer le taux de confiance que nous aurons dans la politique économique et sociale.
Cette confiance ne se décrète pas. Elle découlera de la sincérité et de l’efficacité de ceux qui concourent aux choix et aux orientations qui toucheront nos conditions de travail voire nos modes de vie. Pour le moment, nous en sommes encore au stade des promesses qui s’appuient sur plusieurs rendez-vous à venir : quatre conférences sociales, y compris dans la fonction publique, des rencontres et des réunions de travail hebdomadaires entre partenaires sociaux et patronat, des entretiens avec nos ministres de tutelle… Si septembre sera chaud, c’est bien dans nos agendas !
Et si le Premier ministre ou même le président de la République comptaient nous «mettre la pression» pour arriver à leur fin, ce serait un bien mauvais calcul. Une politique de revenus du travail ne peut être efficace qu’à la condition d’être acceptée par les salariés. Un nouveau système régissant les contrats de travail, ne pourra s’imposer que s’il y a consensus des parties prenantes. L’amélioration des conditions de travail ne pourra pas se faire contre l’avis de ceux-là mêmes qui les supportent au quotidien. Les règles du jeu de la représentativité syndicale n’auront leur utilité que s’il y a des joueurs – des adhérents – pour animer la partie.
Bref, le gouvernement a là une chance unique à saisir : en nous demandant, comme il s’y est engagé, notre avis et nos propositions sur les réformes qu’il compte mettre en œuvre, il donne toute sa signification au dialogue social et il pourra compter sur notre engagement à aller de l’avant. La CFE-CGC a toujours prôné cette voie plutôt que le bras de fer. En revanche, s’il n’a d’autre objectif que «d’amuser la galerie» pour, au final, envisager de passer en force à la mode du 49.3, il aura à faire face à des déconvenues. La triste affaire du CPE, pas si lointaine, et l’agonie du CNE doivent servir de leçon.
Je donne rendez-vous au Premier ministre sur le quai d’une grande gare parisienne, le premier jour d’une grande grève dans les transports. Ou bien, nous prenons le train ensemble, et cela voudra dire qu’il a tenu compte de nos préconisations ; ou bien je l’invite à battre le pavé tout en répondant à tous les usagers bloqués sur ce même quai, parce qu’il aura confondu service minimum et concertation minimum…
Je vous souhaite à toutes et à tous d’excellentes vacances !
Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.” class=”textebleu”>van.craeynest@cfecgc.fr