Publié le 9 juin 2007.
Par Bernard Van Craeynest
Tout le monde s’accorde à dire que Nicolas Sarkozy démarre son mandat présidentiel sur les chapeaux de roue tandis que ses ministres sont priés de se lancer dans la course à la même allure. Malheureusement, dans la précipitation, il semble qu’on ait laissé des passagers sur les bas-côtés.
Nous savons que le secteur de l’industrie, dans lequel il faut compter tout ce qui touche à la construction, à l’énergie, aux nouvelles technologies, etc., représente 50 % de la valeur ajoutée du pays et 35 % de la population active. Il reste à mettre sur pied l’ambitieux ministère qui aurait engagé la France dans la voie du redressement économique fondé sur l’élargissement indispensable de notre base industrielle, à l’image de ce qu’ont su faire nos voisins et concurrents allemands…
En tout état de cause, il faudra bien que la France, pour le moins, coordonne sa stratégie industrielle avec celle de ses partenaires européens, en particulier en matière de recherche et développement, si elle ne veut pas tomber dans la spirale néfaste du retard permanent.
Les autres laissés pour compte des intentions présidentielles pourraient bien aussi représenter près de 30 % de la population active du pays ! Nicolas Sarkozy ouvre, avec juste raison, quatre grandes conférences sociales sur l’égalité salariale hommes-femmes, la fléxisécurité, les conditions de travail et la représentativité syndicale. Il fait un oubli de taille : les revenus, en panne, du personnel d’encadrement.
La CFE-CGC ne peut pas, non plus, se satisfaire d’une éventuelle défiscalisation des heures supplémentaires : d’abord, celle-ci ne résoudra en rien le problème de l’emploi, ensuite elle ne bénéficiera absolument pas à l’encadrement. Ceux qui ne comptent pas leur temps pour l’entreprise n’ont guère la possibilité de profiter des mesures de réduction du temps de travail et, pour la plupart, sont payés au forfait-jour ! D’autant qu’une fiscalité facile a vite fait de réduire leurs revenus à peau de chagrin.
Va-t-on laisser dans le fossé ceux qui gèrent, coordonnent, animent, créent, innovent, et que le président de la République appelle à s’investir pour la relance économique du pays ? La CFE-CGC demande qu’un nouveau chantier soit lancé, consacré à une politique salariale motivante, à une juste fiscalité et à une retraite décente.
Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.”>van.craeynest@cfecgc.fr