Publié par Chabot Silvère le 4 mai 2009.
Michel De La Force : “Aucun des acteurs syndicaux ne peut être certain de sa survie”
Tous les syndicats sont à la même enseigne : pour demeurer représentatifs ils devront passer la barre des 10 % aux élections locales. Michel De La Force, nouveau Président de la FIECI, fait le point.
Michel De La Force, la réforme de la représentativité syndicale se fait elle déjà sentir sur le terrain ?
MDF : Oui. Incontestablement. Toutes les organisations savent qu’elles doivent “évaluer au mieux leur influence électorale”. On assiste quelquefois à des alliances entre syndicats, mais il s’agit d’une démarche “de raison”, reposant sur des données locales, plus que des stratégies électorales affichées au
niveau national. Même si l’on sait que certains ont tout intérêt à s’unir pour un “partage du gâteau représentatif”.
On voit d’ailleurs se dessiner déjà des lignes de forces…
Cela veut-il dire que ces alliances seront éphémères ?
Cela dépend du contexte propre à chaque entreprise. Quand elle s’allie au niveau local, la FIECI demande à ses partenaires syndicaux locaux de s’engager réciproquement et de façon pérenne. Sur le terrain il est évident que nous pouvons travailler avec des adhérents d’une grande majorité des organisations syndicales installées. Nous ne souhaitons pas d’alliances locales de circonstances, sans lendemain.
Dans votre branche, quelles sont les alliancespossibles ?
Sur le terrain on constate surtout des alliances de gestion, portées par des individus. Cela concerne autant les accords d’entreprise que la gestion des CE. Cela ne signifie pas que les appareils politiques acceptent cette démarche au plan national. C’est notre position fédérale de promouvoir des associations locales dans l’intérêt des salariés Là où c’est impossible, nous préférons suivre notre propre route.
Au niveau de la Branche des Bureaux d’Études, atteindrez-vous ces 10 % de voix ?
Nous l’espérons ! Nous figurons sans contestation parmi les trois premières organisations syndicales du secteur. Mon objectif, en prenant la Présidence de la FIECI CFE-CGC, est de renforcer notre position, d’encourager l’arrivée de nouveaux adhérents. Mais soyons clair : rien n’est assuré, dans notre branche comme ailleurs. Le mode de calcul de la représentativité est tel qu’aucune organisation ne peut être assurée de sa survie. Avec nos collègues, nous voulons consolider durablement la FIECI CFE-CGC, comme interlocuteur incontournable pour les autres acteurs de la branche.